Quelques jours avant l’entrée en carême, j’ai été interpellé sur le sens du carême et des privations demandées par l’Eglise, la personne en face de moi trouvant tout cela ridicule !
C’est vrai que l’arrivée du carême peut nous mettre mal à l’aise quand nous ne savons pas le vivre, quand nous ne comprenons pas ce que Dieu attend de nous. On peut alors ne rien changer à ses habitudes, jugeant que le quotidien est assez lourd comme cela sans avoir à s’en rajouter ; ou encore faire un effort de carême sans conviction, par obéissance à la tradition parce que l’Eglise le demande. Mais le carême c’est tout autre chose !
D’abord, la 1ère chose à se redire c’est que le carême nous conduit à Pâques et que généralement, lorsque l’on se prépare à une fête on est déjà dans la joie parce qu’on l’anticipe. C’est la même chose pour le carême. Nous devons déjà entrer dans la grâce de résurrection, de libération auxquelles Dieu souhaite nous faire participer lors des célébrations pascales. Et pour que personne ne soit exclu, ce temps pascal va même durer 7 semaines !
Le carême c’est donc une démarche qui nous doit nous conduire vers cette libération, vers plus de vie, vers une victoire, celle du Fils, du Christ qui n’a d’autre but que de nous y associer.
Donc vivons ces 40 jours non pas dans la tristesse mais dans la joie et voyons comment nous allons pouvoir nous associer à cette victoire concrètement dans notre vie à nous.
Que souhaitons nous offrir au Seigneur ? Que lui demandons-nous de visiter en nous ? Quel travers souhaitons-nous qu’il corrige ? Quelle paix souhaitons-nous qu’il nous donne ? Et comment vais-je lui montrer mon désir de le voir changer mon cœur, me transformer ? C’est là où se niche l’effort de carême. De quoi vais me priver pour revenir à l’essentiel, Dieu ? A quel temps sur mon smartphone ou sur les réseaux sociaux vais-je renoncer pour le donner à Dieu, et prendre le temps de lui parler … de l’écouter ? Quel service vais-je pouvoir offrir à mon prochain, que vais-je lui partager pour demander à Dieu de m’aider à l’aimer ou à aimer plus et mieux ? Voilà le sens des pratiques du carême, la prière, le jeûne et le partage auxquelles on aurait pu ajouter aussi le service et le pardon parce que ce sont des moyens tout simples pour rentrer dans la dynamique du don de soi de Dieu et donc se rapprocher de Lui, raviver notre capacité à aimer Dieu et nos frères. L’enjeu finalement c’est grandir dans l’amour de Dieu et du prochain et si on perd cela, toutes ces pratiques en effet n’ont plus de sens. Le temps de carême n’est donc pas un temps pour « faire », mais pour « laisser Dieu agir ». « Laissez-vous réconcilier avec Dieu », nous dira st Paul et encore « Ne laissons pas la grâce de Dieu sans effet » (2Co. 6, 1). C’est maintenant le moment favorable, c’est maintenant le jour du Salut. Que cette bonne nouvelle nous remplisse de joie ! Joyeux carême à tous. Amen.