Au mois de janvier, le diocèse de La Rochelle a organisé une journée de présentation de la Charte diocésaine de Bientraitance.

Cette journée était présidée par Monseigneur JACOLIN et proposée aux membres des différents services d’église. Nous étions 13 personnes de Surgères à y participer.

Cette charte a été élaborée par une équipe de travail composée d’un psychiatre, d’une avocate et du service de communication du diocèse.

Elle est un document éducatif et pédagogique visant à adopter une attitude juste.

Elle complète la charte nationale de Bientraitance pour la protection des mineurs.

L’objectif est que chaque équipe des services d’église puisse se l’approprier.

Elle est disponible sur le site du diocèse. 

La Charte est développée en 4 thèmes :

 

1/. La BIENTRAITANCE : ce n’est pas simplement l’absence de maltraitance, c’est le fait de prendre soin des personnes en général et particulièrement des personnes fragiles.

La Bientraitance est tout ce qui favorise l’épanouissement de la personne.

Concrètement, c’est une manière d’être, d’agir et de dire : avoir le souci de l’autre, vivre une relation sans domination.

Le but est de faire de l’Église une « Maison sûre » pour que nous puissions vivre ensemble dans un climat de confiance.

Cette Charte s’adresse à chacun de nous, quelque soit notre place dans l’église.

Ce document est un outil qui informe, qui donne des repères, des conseils, des règles.

Nous sommes appelés ensemble à être vigilants, à apprendre à discerner, à agir, à prévenir.

 

2/ FONDER LA CONFIANCE.

Nous devons instaurer une juste distance dans nos rapports aux autres pour que notre attitude ne soit pas envahissante et que chaque personne accueillie puisse se sentir respectée, reconnue, acceptée et libre dans ses choix.

 

3/ PRÉVENIR LA MALTRAITANCE

La maltraitance est un acte (ou une absence d’acte) qui porte atteinte à la vie, à l’intégrité corporelle ou psychique, à la liberté d’une personne.

Ce sont les négligences lourdes, les violences physiques ou psychologiques, les abus sexuels.

Les maltraitances compromettent gravement le développement de la personnalité.

Il s’agit de repérer ces situations et d’être attentif aux signaux que manifeste la victime qui souvent, ne peut pas en parler.

 

4/AGIR

Quand une situation de maltraitance est détectée, nous devons prendre le temps du discernement en équipe : exposer les faits, partager, analyser et envisager les actions à mettre en place.

Il faut ensuite en informer le responsable et transmettre cette situation à la cellule de recueil des informations préoccupantes du conseil départemental.

Si l’on a connaissance de faits avérés et précis de maltraitance, faire un signalement aux autorités judiciaires est une obligation légale.

 

Nous avons écouté ensuite le témoignage d’une personne qui a subi des abus sexuels pendant son adolescence par un religieux .

Il nous a dit combien ce vécu est destructeur et entraine une perte immédiate de confiance en soi, une inversion de culpabilité et des séquelles à long terme.

Après 20 ans de silence, l’affaire a été médiatisée : c est la seule façon de faire bouger les choses et cela permet à d’autres de parler. 

Le docteur Olivier DUBOIS, Psychiatre, est intervenu également et nous a expliqué l’impact dramatique pour la vie entière des victimes :

L’impossibilité d’en parler, conséquence d’une sidération qui peut durer de nombreuses années ; la culpabilité ; la perte de confiance en soi. La personne ne peut plus se construire, l’avenir n’existe plus. 

À la suite du rapport Sauvé, le diocèse a créé une cellule d’écoute. Elle est composée d’une juriste, d’un psychologue, d’une infirmière.

Son rôle est l’accueil, l’écoute et l’accompagnement.

Elle fait ensuite un rapport qui est transmis à l’évêque ainsi qu’aux compétences civiles.

 

Le père JACOLIN conclue cette journée en nous rappelant que notre mission est d’accueillir les personnes et en particulier les plus fragiles avec bienveillance et respect, pour leur permettre de rencontrer le Christ.

Pour faire de notre Église cette maison sûre, il faut changer de culture : passer de la confiance aveugle à la vigilance fraternelle.