La réponse de Marie-Jeanne Bernassau
Des premiers (Genèse 1, 2) aux derniers versets (Apocalypse 22, 17) de la Bible, l’Esprit est Dieu, l’Esprit est amour. Il nous est donné dans et par la relation qui unit Jésus Fils de Dieu à son Père.
L’extraordinaire de l’Esprit, c’est qu’en nous greffant sur Jésus-Christ, il nous fait entrer dans la communion d’amour du Père et du Fils, il est l’Esprit “qui fait de vous des fils adoptifs et par lequel nous crions : Abba, Père” (Romains 8,15). Reliés à Dieu nous voilà reliés aux autres, dans une relation qui nous ouvre à la vie. L’Esprit est communion et vie.
L’Esprit de Dieu
L’Ancien Testament témoigne de la relation de Dieu avec son peuple, vécue à travers l’histoire du salut (l’entrée dans la terre nouvelle, promise et donnée). Pour dire cette relation, les textes nous parlent fréquemment de l’Esprit de Dieu. Dans les récits de création, l’Esprit est un souffle vital et vivifiant (Genèse 1,2 ; 2,7). L’image est forte car en chacun de nous le souffle est la réalité la plus nécessaire : nous ne sommes pas la source de ce souffle, Dieu seul fait “respirer”, c’est-à-dire vivre. D’autres récits rapportent les promesses d’une action de Dieu plus universelle et plus intérieure (Jérémie 20, 11) où l’Esprit transforme les cœurs de l’intérieur (Ezéchiel 36, 25-27). Si les mentions sont nombreuses, pourtant l’Esprit n’est pas encore pleinement révélé (manifesté). Il n’est pas encore “donné”. Il faut attendre que Jésus soit relevé d’entre les morts pour reconnaître qu’il est le Fils de Dieu et qu’il donne pleinement l’Esprit (Jean 7, 39).
L’Esprit nous rend ouvert aux autres
Lorsque Jésus est reconnu comme le Fils, il devient manifeste que l’Esprit qu’il envoie est l’Esprit de Dieu, le souffle créateur et aimant annoncé dans l’Ancien Testament.
La passion de Jésus atteste que toute sa vie est pénétrée de l’Esprit d’amour de Dieu : Jésus n’est plus que ce désir filial “tourné vers le Père” (Jean1, 1), il est tout entier ce cri de l’Esprit “Abba, Père” (Galates 4,4 ; Romains 8,15). Sa passion témoigne également de la force créatrice du souffle de Dieu qui dans l’épreuve lui donne de triompher de ses adversaires et de la mort. Relevé d’entre les morts, “exalté à la droite de Dieu“, Jésus pourra répandre l’Esprit, ce souffle de Dieu qui convertit les cœurs, met en mouvement, fait vivre : “Comme le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie /…/ recevez l’Esprit” (Jean 20, 21). Les disciples de Jésus qui annoncent la Bonne Nouvelle sont des hommes nouveaux, animés de l’Esprit de Dieu qui fait d’eux non plus des esclaves ramenés à la peur mais des fils adoptifs (Romains 8, 15).
Comme eux, nous recevons l’Esprit créateur et aimant de Dieu qui fait vivre à la suite et à la manière de Jésus un amour que Dieu veut offrir à tous : l’Esprit nous rend ouvert aux autres, remplace en nous le désir de dominer par la volonté de se mettre au service des autres ; il nous rend frères du proche comme de l’étranger, dans une communion qui n’annule pas les différences mais les reconnaît et les respecte. L’Esprit que Jésus envoie ne va pas sans cette unité nouvelle entre frères. Il est source de liberté et de joie. Souffle d’amour, souffle créateur, souffle vivifiant, l’Esprit nous donne d’entrer déjà dans la vie de Dieu.
Marie-Jeanne Bernassau, Cetad, responsable du département Approfondir la Foi