« Je te salue (…), le Seigneur est avec toi. »
Un ange salue la jeune fille de Nazareth.
Dans la création, l’être humain vaux plus que les minéraux, les végétaux, les animaux. Dieu créa le ciel et la terre, et l’être humain est en quelque sorte le chef d’oeuvre de Dieu.
La Bible nous révèle que la création ne s’étend pas seulement au monde visible. Il existe en effet une création qui nous est invisible. Pas seulement les planètes ou les mondes encore inexplorés : les « anges ».
Créatures spirituelles, les anges ne vivent pas dans la durée propre au monde terrestre : Dieu s’ offre à eux, ils ont un choix libre à poser, mais ils le donnent (ou pas) en un instant.
Les anges qui ont choisi Dieu habitent dans sa gloire. Ils n’ont pas besoin d’être sauvés comme nous. Ils n’ont pas hérité d’un péché originel car il n’y a pas d’enfantement, de transmission les concernant : ils reçoivent leur vie directement de Dieu, car ils l’ont bien voulu.
Donc nous pourrions penser que c’est à nous, petites créatures ayant toutes besoin d’être sauvées, y compris la jeune fille Marie, de saluer « l’ange Gabriel ». Pourquoi c’est l’inverse dans l’Evangile ?
La jeune fille Marie a eu la réponse la première : « le Seigneur est avec toi ».
L’ange a une connaissance de Marie que Marie n’a pas d’elle-même.
L’ange a une connaissance instantanée de Marie : sa vie sur terre, et toute sa mission sur terre et au ciel.
Marie a une connaissance de Dieu et d’elle-même qui dépasse notre entendement certainement, mais qui grandit avec le temps, les jours, les mois, les années.
Pleinement conscient, « l’ange la salue ». Parce que en face de Marie, il n’est pas seulement en face d’une créature. Quand Marie est là, « le Seigneur est là ». Donc l’ange s’incline devant le Seigneur.
Les anges ont des missions, ils participent à notre salut. Ces missions sont réparties entre les anges.
Cet évangile nous révèle qu’ en Marie, c’est différent et donc unique : Dieu a suspendu à la décision d’une « jeune fille vierge » le salut du monde, car Dieu lui offre de devenir la mère du Sauveur. Rien de moins.
Et Marie s’offre librement pour devenir la mère du sauveur : et le Verbe s’est fait chair, Jésus.
Jésus n’abolit pas la Loi, il l’accomplit. Il ne met pas les prophètes au placard : c’est Lui qu’ils annonçaient. Mais tous les sacrifices et les holocaustes étaient impuissants à nous sauver : seul Jésus nous sauve, car il est Dieu :
« Ainsi, il supprime le premier état de choses pour établir le second.
Et c’est grâce à cette volonté que nous sommes sanctifiés,
par l’offrande que Jésus Christ a faite de son corps, une fois pour toutes » , nous dit la Lettre aux Hébreux.
Marie est entrée dans cette « volonté », elle l’épouse depuis sa conception, sans l’ombre d’une résistance. Par anticipation des mérites de son Fils.
L’ange salue ce prodige : le salut des hommes par Jésus passe par Marie.
En prenant modèle sur Marie, nous sommes appelés à la sainteté, à un accueil des merveilles de Dieu, à exprimer dans nos vies.
Faisons fleurir notre sacerdoce commun. Votre sainteté brille déjà :
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Vous accomplissez votre travail avec le désir de le vivre en chrétien, vous l’imprégnez de « grâce »;
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retraités, vous vivez en Symon de Cyrène, c’est-à-dire vous prenez sa croix, et votre croix, en souffrant que vos enfants et petits enfants ne soient pas baptisés ou pratiquants ;
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vous chantez pour Dieu quand des voix se taisent ou nous disent de nous taire;
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vous montrez la dignité de chaque personne et le bien commun en oeuvrant dans les associations, la politique, les écoles, les administrations ;
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vous rendez la planète terre plus belle encore en la cultivant avec respect;
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vous travaillez dans la santé ou les pompes funèbres avec sagesse et amour de vos frères et soeurs malades ou défunts, connaissant les risques qui s’approchent.
Vous allez dans l’art, l’économie, la politique, l’agriculture, la famille, pour faire de tous ces domaines des lieux où fleurit le « oui » de Marie.
La vocation de Marie est laïque, la vôtre aussi.
« Marie, laïque comme nous, souligne que l’essence du christianisme réside dans l’amour » (Chiara Lubich).