« Jésus fut conduit au désert par l’Esprit ».

Pourquoi Jésus est-il conduit au désert ?

Il nous faut raconter les débuts de l’humanité, la Genèse. L’humanité est une création de Dieu, sortie de son coeur, pétrie de ses mains, remplie du souffle de sa bouche. Il en est sorti Adam et Eve.
Ils étaient splendides, magnifiques et heureux.

Dieu avait fait pour eux une terre, et il les a fait à partir de la terre.
En se promenant dans la création, sur cette terre, Adam et Eve étaient ravis, de regarder les sources d’eaux claires et mélodieuses comme du cristal, d’entendre les oiseaux chanter ! L’oiseau s’approchait d’eux sans avoir peur, se posait sur leur épaule, picorait dans leur main.
Et que de beauté et d’élégance dans ces couleurs que Dieu a donné aux oiseaux !
Un lion passait par là, imposant, puissant, la terre vibrant sous ses pas et à son rugissement grave. Et le lion passait sa crinière contre les cheveux d’Adam et s’asseyait à ses pieds, le regardant de ses yeux mystérieux.

Comme Adam et Eve étaient heureux de ce spectacle, émerveillés de ce don gratuit qui leur était fait par le Créateur !
Et les fruits sur les arbres avaient un goût exquis !
Et tout cela, même si c’était enchanteur, ravissant, n’était rien comparé au bonheur qu’avaient Adam et Eve d’être ensemble. Voir, sentir, toucher, goûter, entendre la présence de l’autre, de l’aimé(e) était un émerveillement continuel.
Des vagues de reconnaissance montaient et débordaient de leur coeur pour Dieu qui leur donnait d’exister, de vivre, de s’aimer, et L’adorer dans ce jardin d’ « Eden ».

Mais il y eut un drame, un renversement.
C’est un fait : aujourd’hui les hommes ne commandent plus aux lions et en ont peur, les oiseaux se tiennent prudemment à distance des hommes.
Ce qui était la règle autrefois est devenue l’exception.
Le flash des actualités n’a rien d’une lumière scintillante et nous rapporte meurtre, épidémie, accidents, pollution : mauvaises nouvelles.
Papa et maman se disputent et vivent séparément et cherchent quelqu’un d’autre pour être heureux. Un couple qui fête 50 ans de mariage paraît être une exception étrange.

Tout a basculé lorsque Adam et Eve ont tué dans leur coeur la confiance en Dieu.
Tout leur venait de Dieu et par Dieu. Ils étaient transportés de joie et lui offraient cette joie, et Dieu leur répondait en les conduisant d’émerveillement en émerveillement.
Dieu avait dit quelque chose. Le serpent dit à Eve : « Pas du tout ! ». Et nos premiers parents se mettent à douter de Dieu et à placer leur confiance dans le serpent.
Aussitôt quelque chose s’est voilé, brisé dans leur cœur. Ils ont découvert qu’ils étaient « nus », c’est-à-dire ils ont découvert qu’ils avaient quitté la Volonté divine.
Auparavant ils vivaient dans cette Volonté, source de liberté et de bonheur. En s’éloignant de Dieu, en choisissant de ne pas lui faire confiance, ils brisèrent l’harmonie, l’unité avec Dieu, avec la Création.
Resta leur humanité mais sans cet habit de lumière divine. La joie immense dans laquelle ils vivaient jusque-là connut la peine, et la peur de ne plus maîtriser la création. De ne plus facilement approcher l’oiseau.
Et la joie côtoya la souffrance, la vie côtoya la mort, la bonne santé côtoya la maladie.

Voilà le « désert » de Jésus. Désert spirituel et matériel, apparu car le sens de Dieu est perdu.

L’Évangile nous dévoile la réaction de Dieu à cela, son plan : une sorte de remake avec Jésus à la place d’Adam. Ce sera le contraire de la chute : ce sera le relèvement.
Ça commence « au désert » et se termine avec la Vie qui renaît dans l’harmonie et l’unité entre Dieu et les créatures.

Car Jésus répond au serpent en étant victorieux de lui : avec la force divine de « l’Esprit » : en abaissant la volonté humaine à la volonté de Dieu.

Vous et moi avons à tenir compagnie à Jésus « au désert », et revivre ses combats, à combattre avec la sagesse et la force qu’Il nous communique. Et offrir ces victoires à Dieu. Voyons l’actualité des tentations :

1ère tentation :
« Le tentateur s’approcha et lui dit : « Si tu es Fils de Dieu, ordonne que ces pierres deviennent des pains. » »

Ici, le diable montre qu’il ne respecte pas la nature, l’ordre créé des choses. Une « pierre » c’est du minéral. « Le pain » c’est supérieur : c’est du végétal.
Transformer des pierres en pain reviendrait à maltraiter l’ordre voulu par Dieu dans la création.
Certes, Jésus fera plus tard le miracle de la multiplication des pains, mais il n’a jamais changé des pierres en pain, par respect pour chaque élément composant la création.
Actuellement, le diable suggère de « changer » une fille en garçon, ou l’inverse. C’est un changement qui touche à la nature humaine.
Tu entends sa voix disant : « C’est à toi de décider ce que tu veux être : garçon ou fille. Change si tu veux ».
Même tactique pour séparer la volonté humaine de la volonté divine.
C’est un mensonge, une tromperie. Dieu a choisi pour toi.
C’est au fond le refus de se recevoir de Dieu.

Certes, tu auras besoin de temps, certes tu seras à des moments pommé(e), mais tu es né homme ou femme , tu n’es pas les deux à la fois. Et si tu étais les deux à la fois tu en souffrirais, ce serait une malformation, pas une bénédiction.

2ème tentation :
« Si tu es Fils de Dieu, jette-toi en bas ; car il est écrit :
« Il donnera pour toi des ordres à ses anges », et : « Ils te porteront sur leurs mains, de peur que ton pied ne heurte une pierre. »

Dieu a donné à l’homme la raison, l’intelligence. Satan pousse donc l’homme à la déraison, à la folie : à se jeter du haut du Temple.

Tu as 15 ans, tu traînes dans ta cité livré à toi-même depuis des années ; Satan s’approche de toi et te dis :
-« Voles cette voiture cette nuit ! » …. tu la voles
– « Roule à fond ! » …. te voilà à 200 km heures.
Tu as franchi les interdits, tu te crois libre, niquant la police et cette société de m…, et tu as choisi de faire confiance au diable.
Ce qu’il ne t’a pas dit, c’est qu’une famille va traverser ta route : soit tu vas mourir cette nuit avec eux, soit tu vas vivre handicapé à vie, soit tu t’en sors sans une égratignure, sauf que tu vas vivre un enfer : ta conscience où Dieu habite t’accuseras d’avoir tué cette famille. Mieux vaux pour toi répondre de ton acte devant le tribunal des hommes que devant la justice du Dieu trois fois Saint.

3ème tentation :

« Le diable dit à Jésus : « Tout cela, je te le donnerai, si, tombant à mes pieds, tu te prosternes devant moi. »
Alors, Jésus lui dit : « Arrière, Satan ! car il est écrit : C’est le Seigneur ton Dieu que tu adoreras, à lui seul tu rendras un culte. » »

Remarquons le nombre de fois où nous utilisons le verbe « adorer » : pour quoi et pour qui. Pour une balade en montagne, une chanson, le chocolat Lanvin, Dior… Jésus réserve l’adoration à Dieu et nous apprend l’adoration.
L’ Eucharistie nous réunit autour de Lui pour l’adoration véritable : alors le désert se change en jardin.

Pour résumer, ce qu’Adam et Eve avait perdu, Jésus leur redonne et nous le redonne.

Au fond ce n’est pas le paradis que nous avons perdu, c’est Dieu.

Jésus nous redonne Dieu et nous redonne à Dieu.