« Dès que Jésus fut baptisé, il remonta de l’eau, et voici que les cieux s’ouvrirent :
il vit l’Esprit de Dieu descendre comme une colombe et venir sur lui. »
Quand les cieux s’ouvrent au baptême de Jésus, à quoi peut penser le peuple juif ?
A la traversée de la mer rouge.
Moïse avait été conduit par Dieu à la tête du peuple pour le libérer de Pharaon et l’emmener sur une terre promise. Mais ils se sont retrouvés poursuivis par les égyptiens à l’arrière et face à une mer. Dieu sépara la mer en deux formant une muraille à droite et à gauche, ils traversèrent à pied sec et la mer se referma sur les égyptiens.
Au moment où Jésus fut baptisé, nous nous retrouvons devant une masse liquide. Ce n’est pas une mer mais un fleuve, le Jourdain. Et miracle encore plus étonnant, prophétisé par le premier, le ciel s’ouvre. Une communication s’ouvre entre le monde des hommes, des créatures, le monde visible, et Dieu, le créateur, l’invisible. Face à Jésus, non pas une terre promise après 40 ans de marche et une génération passée, mais Dieu en personne qui vient : l’Esprit Saint, le souffle saint, 3ème personne de la Trinité. Il y a le Fils en Jésus, la voix du Père, et l’Esprit qui descend.
Israël est né en tant que peuple en sortant de la mer rouge.
L’humanité est née au monde céleste quand Jésus remonta de l’eau du Jourdain.
Voilà le but et il est atteint grâce à Jésus : le but de notre existence, c’est le ciel, c’ est de vivre en Dieu et avec Dieu, et par Dieu.
La terre promise était une image, réelle, du ciel promis.
La seconde lecture nous dit qu’à partir de son baptême, Jésus s’est mis à parcourir les villes et les villages, et il faisait du bien partout où il passait, il guérissait car « Dieu lui a donné l’onction d’Esprit Saint et de puissance ».
Jean baptisait dans l’eau mais ne communiquait pas l’esprit saint, le souffle et la puissance de Dieu. Il disait : celui qui vient vous baptisera dans l’Esprit et le feu.
Ce feu est celui du Buisson ardent vu par Moïse : feu qui brûle sans consumer. Feu divin et éternel.
Jésus est bien le messie promis à Israël car le souffle de Dieu est sur lui. Toutes ses paroles et ses gestes réchauffent, guérissent. Il apporte la chaleur de l’amour divin a à un monde refroidi par le péché.
Baptisés, nous avons la promesse d’aller au ciel, nous voyons le ciel ouvert. Le ciel ne nous est pas fermé, il est ouvert.
Mais le but n’est pas d’y aller tout seul. Le but n’est pas de vivre pour nous-mêmes, mais de vivre pour Dieu et pour les autres.
Par conséquent nous sommes envoyés faire du bien partout où nous passons. Nous sommes envoyés guérir. Nous sommes poussés intérieurement à faire du bien extérieurement : nous sommes des « colombes » envoyées par Dieu.
Prenons un exemple. C’est en ce moment les voeux des maires et des présidents de communauté de communes. En travaillant à la bienveillance et l’harmonie entre les habitants, à la qualité de la vie, le maire et le président de communes peuvent faire du bien « là où ils passent ».
Chacun de vous, par son baptême a en lui un souffle et une puissance venant d’en haut. Et chaque fois que ce souffle saint entre en action, inspire et déploie votre action, notre humanité s’ouvre et le ciel s’ouvre avec.
Regardons les cieux ouverts au baptême de Jésus : Dieu nous montre qu’il vient à nous, rien ne nous sépare de Lui car Jésus et l’Esprit nous réunissent au Père éternel.
Si la voix des uns s’élève pour dire qu’il n’y a pas de ciel, que Dieu n’existe pas, qu’il est nulle part, c’est vous, c’est nous que Dieu a choisi pour qu’une autre voix s’élève avec autorité, proclamant le Fils et agissant en son nom avec le feu, la flamme, l’esprit Saint.
Cette eucharistie est le foyer où nous trouvons le feu à répandre sur la terre.
Si nous étions muets, qui parlerais ? qui agirais ? qui guérirais ?
Le ciel nous est ouvert ! Cette vision marque notre destinée. Et même si Jésus connaîtra ensuite les nuages et la nuit, jamais il n’a oublié le jour de son baptême.
Chers amis, il est toujours possible de renier son baptême. On appelle cela l’apostasie.
Mais l’apostasie nous interroge tous : nous vivons souvent comme si nous n’étions pas baptisés. Nous n’écoutons plus sa voix, nous ne savons plus ce que Dieu attend de nous, nous ne lui demandons même pas. Nous agissons comme des hommes et non plus comme des fils et filles de Dieu ! Nous ne guérissons plus, nous répondons au contraire la maladie. Réveillons-nous ! Ouvrons les yeux ! Déployons nos ailes, déployons la foi et la raison, la flamme de la foi et la lumière de notre intelligence pour voler au secours des démunis.
Réunis autour du feu de l’eucharistie, repartons « apôtres », missionnaires, « colombes » du Nouveau monde. Amen.