« Amen, je vous le dis : chaque fois que vous ne l’avez pas fait à l’un de ces plus petits, c’est à moi que vous ne l’avez pas fait. »

Ces jours-ci beaucoup de gens vont dans les cimetières pour se souvenir des parents, grands parents, ou d’un conjoint ou des enfants. Nous nettoyons les tombes, amenons quelques fleurs, faisons une prière devant ces prénoms gravés.

En venant ce soir à l’Eglise, vous manifestez une forme de confiance en son message, et vous le savez : même si elle est faite de pécheurs, au centre de l’Eglise il y a Jésus, saint.
Peut-être pour vous Jésus n’est pas saint. Peut-être ce mot ne vous dit pas grand chose ou vous fait peur, et vous voyez en Jésus « le plus grand philosophe qui soit ». L’un de vous m’en a parlé ainsi hier. C’est une preuve de considération à son égard. C’est bien, vous êtes sur la bonne voie, continuez et ne vous arrêtez pas en chemin.

Méditons ensemble cet Évangile. Ce jour là, Jésus a parlé de « la vie éternelle » et du « châtiment éternel », ailleurs appelés « paradis » et « enfers ». Il nous montre des gens allant à l’un, et allant à l’autre.

Qu’y a t-il de surprenant dans ces paroles ? Avez-vous remarqué ceci :
le critère n’est pas ce que nous avons fait, mais ce que nous n’avons « pas » fait.

Le péché serait donc davantage des omissions que des actions.
Spontanément, si nous avons un sentiment de culpabilité, c’est à propos d’une action que notre conscience nous reproche. Jésus vient ici éclairer un peu plus notre conscience. Sans nier ça, il met plutôt l’accent sur nos omissions, c’est-à-dire : ce que nous n’avons « pas fait » précisément : nous aurions dû le faire et ne l’avons pas fait. Pour Jésus, c’est grave. C’est grave de ne pas nous « mettre au service » les uns des autres.

Il est bon en ce 2 novembre de prier pour nos défunts et nous allumerons des bougies pour nous y aider. Mais nous ne sortirons pas d’ici sans avoir entendu cet avertissement : « Amen, je vous le dis : chaque fois que vous ne l’avez pas fait à l’un de ces plus petits, c’est à moi que vous ne l’avez pas fait. »

Soyons attentifs à nos omissions, pour les réparer. Si nous avons des reproches à nous faire désormais, ce sera moins sur des péchés commis, que le bien négligé.
« Nourrir, donner à boire, accueillir, habiller, visiter… » c’est à la portée de tout le monde, pas besoin de diplôme, ni d’être connaisseur, spécialiste en religion.

Prier pour les morts c’est bien. Mais si je ne mets pas la Vie dans ma vie, c’est moi qui suis mort, ou en prends le chemin.

Dieu existe. Pour l’instant, il est à la dernière place. « Affamé, assoiffé, nu, malade, en prison » :
Combien parmi vous sont baptisés et ont mis Jésus au placard depuis des années ?
Comment voulez-vous qu’il n’ait pas faim, qu’il n’ait pas soif ?
Même à un chien on ne fait pas ça : le chien on prévoit de le nourrir chaque jour, et si on doit s’absenter, on délègue quelqu’un pour s’en occuper ou en pension.
Jésus, moins qu’un chien ?!

Un jour, et ce sera le dernier (pas de session de rattrapage), Dieu nous découvrira sa majesté. Et nous verrons un « trône », donc un « roi », dont l’être même est de « bénir », c’est-dire de faire du Bien.

« Vous ne m’avez pas donné à manger, vous ne m’avez pas donné à boire, vous ne m’avez pas accueilli, vous ne m’avez pas habillé » : tout ce bien que je pourrais faire et que je n’ai pas fait ! Chers amis, n’attendons pas demain : agissons aujourd’hui dans un esprit de « service ». Nous goûterons la joie, la communion.

Le diable existe. Jésus vient de nous le redire. Jésus ne cherche pas à nous faire peur pour nous transformer en esclaves. Il vient nous ressusciter, redonner à notre vie un élan, une vitalité, une générosité toute simple pour que sa joie soit en nous, et se diffuse à travers nous. Le feu de Dieu transfigure, redonne vie.

Une personne qui n’est pas baptisée et s’est mise au service des autres pendant sa vie sera plus grande au ciel que celui qui est baptisé et n’en a rien fait.
Une personne athée ou d’une autre religion écoutant sa conscience, sera plus grande au ciel qu’un chrétien ayant abandonné l’Évangile.
Le pire criminel repenti ira au « paradis », quand le baptisé n’ayant rien fait de l’Esprit saint s’en ira avec son orgueil au châtiment éternel.

Si vous n’avez pas le baptême, réfléchissez-y, demandez-le et recevez l’Esprit Saint, lisez l’Évangile et mettez-le en pratique chaque jour, heure et seconde.

Si vous êtes baptisés et avez donc déjà reçu l’Esprit Saint, (c’est mon cas) vous avez intérêt à le réactiver.
Quand un ordinateur est en veille, c’est possible de le réactiver, de le réveiller, mais n’attendons pas que la batterie soit morte. Amen.