« Alors Jésus, sachant tout ce qui allait lui arriver, s’avança et leur dit :
X « Qui cherchez-vous? »…. (…)
Quand Jésus leur répondit : « C’est moi, je le suis », ils reculèrent, et ils tombèrent à terre. »
Généralement, dans une arrestation, la police avance, et la personne recherchée cherche à fuir. Cela donne lieu à des courses poursuites.
Dans l’arrestation de Jésus, ce fut l’inverse : Jésus s’est avancé, ses poursuivants ont reculé. Pourquoi ?
1°Jésus s’avance car en Jésus, Dieu vient sauver son peuple
Jésus savait qu’il allait souffrir beaucoup, être tué, et ressusciter le troisième jour. Il l’avait annoncé, prophétisé plusieurs fois, mais personne n’avait compris.
Cette nuit là, le moment est arrivé. Jésus n’est donc pas surpris. Il s’est préparé toute sa vie à ce moment. Personne ne prend la vie de Jésus contre son gré : c’est lui qui la donne. Il « avance », il se donne.
A sa parole, les soldats, les gardes « reculent et tombent ». L’expression, « c’est moi, je le suis » – pour ceux qui connaissent l’Ancien testament – est la révélation du nom de Dieu à Moïse.
Pendant quelques secondes, avant de se laisser faire, Jésus manifeste qui il est, sa majesté, sa puissance. Il a commandé un jour depuis une barque à la tempête de s’arrêter et elle s’est arrêtée, il a commandé à un aveugle de naissance de se laver les yeux et l’homme s’est mis à voir, il a commandé à Lazare mort depuis trois jours de sortir du tombeau et il est sorti. A Dieu, rien n’est impossible.
Jésus manifeste donc quelques secondes qui il est. Personne ne lui commande, c’est lui qui commande.
Ses commandements sont empreints de bonté : « Je vous l’ai dit : c’est moi, je le suis. Si c’est bien moi que vous cherchez, ceux-là, laissez-les partir. »
Quel contraste avec le péché originel ! Jadis, Adam dit : « c’est pas moi, c’est Eve » ; Eve dit : « c’est pas moi, c’est le serpent ». Jésus lui nous protège jusque pendant son arrestation.
2° Jésus s’avance pour que sa création entre dans le ciel
Paul dit aux hébreux : « en Jésus, le Fils de Dieu, nous avons le grand prêtre par excellence, celui qui a traversé les cieux ».
Jésus a un rôle, un statut unique, que la figure du « grand prêtre » dans la religion juive préparait à comprendre. Une fois par an, pour le jour du pardon, le grand prêtre entrait dans le saint des saints, la pièce la plus sacrée du Temple.
Entrer dans cette pièce préfigurait l’entrée dans le Paradis, dont Jésus nous ouvre la porte : « Il est devenu pour tous ceux qui lui obéissent la cause du salut éternel » dit saint Paul.
Boudhha n’est qu’un homme et ne sauve personne : il a besoin d’être sauvé par Jésus. Mahomet n’est qu’un homme et ne sauve personne : il a besoin d’être sauvé par Jésus. Il y a plein de religions, de tentatives, de recherches. Les romains avaient plein de dieux et Pilate demande, dubitatif :« Qu’est-ce que la vérité » ?
Isaïe contemplait déjà cet égarement : « Nous étions tous errants comme des brebis, chacun suivait son propre chemin ».
Jésus vient sauver l’humanité et renouveler la création. Il la réunit, lui redonne sa vocation. Il nous redonne Dieu et nous redonne à nous-même qui sommes par vocation enfants de Dieu. Il nous donne Marie pour mère commune.
3 ° Jésus interroge silencieusement nos comportements et nos lois.
Une phrase en dit long : « Caïphe était celui qui avait donné aux Juifs ce conseil : « Il vaut mieux qu’un seul homme meure pour le peuple. » »
Le même cynisme faisait dire aux khmers rouges ce slogan à la radio : « il vaux mieux faire périr des innocents que de laisser en vie un coupable ».
Le même cynisme fait dire : « il vaux mieux » avorter.
Le même cynisme fait dire : « il vaux mieux euthanasier ».
Car dans l’avortement, les parents font tuer leur enfant. Et dans l’euthanasie, c’est l’inverse : les enfants font tuer leurs parents.
Pourquoi comptabiliser chaque mois, chaque année le nombre de morts et de blessés sur les routes, vouloir lutter pour sauver des vies, mais pas celles des plus faibles ?
Il y a là une contradiction, un recul, une régression.
Le vendredi saint, le résultat est sous nos yeux. Rien ne nous est caché. Tout est visible. La logique est poussée au bout. Regardons Jésus en croix et méditons.
Approchons nous du vrai Dieu. Ou bien notre humanité reculera.