«  Alors, du ciel, lui apparut un ange qui le réconfortait. »

Au mont des oliviers, au moment le plus dur de sa vie, ayant accepté de souffrir pour nous, « du ciel » « un ange » vient réconforter Jésus.

Ensuite ce sera l’horreur.

Mais une consolation, un signe du ciel vient l’aider.
« Maigre consolation » me direz-vous.
En effet, les anges sont au-dessous de Jésus. Lui est le maître, eux sont de simples serviteurs. Lui est Dieu fait homme, eux ne sont que ses créatures.
Mais Jésus aime tout ce qu’il crée, et au moment où la terre entière se rebella contre lui, il ne resta que les anges, créatures spirituelles ayant librement choisi d’aimer Dieu, pour lui témoigner reconnaissance.
Le soleil en effet bientôt va s’obscurcir, il fera nuit en plein jour, le minéral va être noué aux lanières de cuir dans le fouet tenu par le soldat qui va lacérer sa peau jusqu’à l’os.

Dans de pareilles circonstances, la moindre consolation fait du bien.

L’Evangile dit vrai.
Il y a quelques jours, j’étais au Japon, où grâce au travail des missionnaires européens, il y eut au 16 ème siècle la naissance d’une église locale. Mais les persécutions sont vite arrivées, avec les tortures.
Ainsi on les enfermait dans une cage, uns sorte de cube probablement en bambou d’un mètre de haut pas plus. Ainsi ils ne pouvaient pas se tenir debout.
Des heures, des jours, des semaines, des mois si vous n’êtes pas morts avant.
Et l’un des prisonniers écrit : « Ne vous inquiétez pas pour moi, une belle jeune femme m’apparaît de 22 heures jusqu’à l’aube et me console ».
Marie, la mère de Jésus consolait son enfant.

L’Evangile dit vrai, pour ceux qui en douteraient. Un ange consola Jésus dans sa passion, Marie consola un japonais chrétien dans sa mini-prison.

Alors, voici la question, puisque nous allons ramener des rameaux dans une pièce de la maison :

Jésus sera t-il chez nous… libre ou en prison ?

Car il y a une communion dans le bien, et une communion dans le mal.

Hérode et Pilate, chefs des juifs et des romains devinrent amis à partir du jour où Jésus fut arrêté. C’est une communion dans le mal.
On peut très bien détenir Jésus dans une cage comme eux. L’empêcher de se déployer, de se tenir debout, la garder comme un nain. C’est le cas en ce moment où nous abandonnons la prière, la charité et le témoignage ; nous n’aimons plus Dieu de tout notre cœur mais résiduellement ; nous ne redisons plus à nos enfants ce que Dieu a fait pour Israël et pour l’Eglise, le choix de nos enfants nous indiffère.

Fini les chrétiens en place publique, fini les crèches, fini les croix car c’est maintenant la lutte contre le terrorisme : pratiquez encore mais… chez vous, car ça doit rester une affaire privée. Et puis demain, on n’aura plus besoin de vous le demander, puisque vous aurez disparu ! il ne restera que de la cendre, tout éteint.

L’Evangile parle à propos d’Hérode d’une « joie extrême » quand il entendait Jésus. C’est la joie cruelle de celui qui se prépare à une dissection. C’est le superstitieux excité de sa découverte. « Chouette, on a trouvé un prêtre pédophile ! Génial, on va pouvoir leur faire la morale, c’est inespéré, c’est presque amusant ! Chouette, un autre vient de tomber entre nos mains, un cardinal ! Si c’est pas du bol ça, une rareté, observons-le à travers les barreaux. Alors tu as péché… bienvenue au club… viens partager notre enfer ».

Chers amis, ni vous ni moi ni Jésus n’ont envie d’être enfermés.
Mais nous devons nous y préparer.
Prenons exemple sur Jésus et méditons la vie des chrétiens du Japon.

Allons-nous continuer à garder Jésus en cage pour qu’il ne dérange pas nos vies ?
Allons-nous le suivre un moment puis céder, renier Jésus et implorer son pardon ? Allons-nous témoigner de lui en préférant la vie éternelle à un marchandage ?

Dieu nous donne la force de témoigner de lui dans l’Esprit saint.
Au lieu d’être découragés, les chrétiens du Japon furent renforcés et confirmés dans leur foi par l’exemple des martyrs.

Libérons l’Esprit qui est en nous ! Nous l’avons reçu au baptême pour une œuvre grande, immense, dont Jésus nous récompensera dans la vie éternelle.

Déployons dans nos familles, nos maisons, nos villes et nos campagnes la puissance de la Parole de Dieu, consolons son peuple.

Soyons nous-mêmes avec les anges dont parle l’Evangile.

Ainsi nos rameaux ne seront pas dans la cage, mais à l’extérieur et au-dessus : présence et « consolation » pour son peuple. Amen.