« Ne le tue pas ! Qui pourrait demeurer impuni après avoir porté la main sur le roi, qui a reçu l’onction du Seigneur ? »

1° Rappelons le contexte.

Vers l’an 1000 av. J.-C., il y a donc 3000 ans, les juifs devinrent non plus seulement des tribus avec des chefs de tribus, mais un royaume avec un roi. Le premier souverain fut Saül. Le deuxième fut le roi David.
Le récit entendu en première lecture c’est la traque du second par le premier, jaloux que Dieu lui ait choisi un successeur.
« Saül et 3000 hommes d’élite traquent David dans le désert de Ziph ».
Mais David est malin. De nuit, il se glisse dans l’intérieur du campement, trouve Saül endormi, sa lance plantée en terre près de sa tête. Abishaï, compagnon de David, lui dit : il est à notre merci… je vais prendre la lance et t’en débarrasser.
« Ne tue pas! » lui dit David.
David épargna Saül ce jour là, en se souvenant de « l’onction », ce signe donné par les prophètes aux rois, pour montrer qu’ils ne se choisissent pas eux-mêmes mais sont choisis par le Seigneur.

2° En quoi cet évènement survenu il y a 3000 ans peut-il éclairer et guider nos vies ? Dieu veut en effet nous parler à travers la Bible, et nous guider dans les situations que nous rencontrons.

« Ne le tue pas ! » : cette exclamation, ce réflexe de David , nous pouvons l’entendre pour le clergé, et pour les mariés.

Pour le clergé :

Actuellement prêtres, évêques sont à nouveau sur la sellette. Un livre est sorti jeudi : 4 ans d’enquête sur des frasques du clergé. J’ai simplement lu des commentaires. Si j’ai bien compris le Vatican ressemblerait à « la Cage aux folles ». Et l’auteur de conclure que le célibat des prêtres est une erreur, un mauvais service rendu.
Parmi vous il y a des paroissiens à qui toutes ces affaires donnent le tournis.
Il y a aussi des gens qui s’approchent de l’Église mais gardent prudemment aussi leur distance et trouvent là de quoi justifier un pied dedans, un pied dehors.

Chers amis il y a la grâce de Dieu, il y a la nature humaine, et il y a le péché.

• Les évêques et les prêtres sont marqués d’une « onction » pour servir le peuple de Dieu. C’est une grâce venant du ciel, plus précisément de Jésus ressuscité. Une sorte de marque du propriétaire.

• Cette grâce marque non pas des anges mais des êtres humains c’est-dire faits à la fois de matière et d’esprit. Saint Thomas d’Aquin disait de l’être humain : il est « un horizon entre deux mondes », car il appartient au domaine matériel et spirituel, il est terrien et citoyen du Ciel, attendu au Ciel. Nous avons entendu en seconde lecture Saint-Paul dire : Nous sommes « fils d’Adam », « de la terre », et Jésus « nouvel Adam » nous fait « du ciel », en Esprit.

• Et il y a le pêché : se détourner de la volonté de Dieu et vivre en égoïste. Cela abîme en nous la « terre » et le « ciel ».

Dites vous bien que Satan, qui n’aime rien et déteste tout, à commencer par Dieu, déteste aussi le clergé. Il veut sa peau.
Alors soit comme Abishai vous prenez la lance de Saül et vous nous clouez à terre… soit comme David, vous dites « Ne le tue pas! » car vous voyez plus loin que nos péchés, réels ou fantasmés.

Mais l’exclamation de David vaut aussi pour les mariés ou les futurs mariés, pour leur couple : « Ne le tue pas !».

Vous pourriez vous dire « cela ne nous concerne pas », « c’est l’affaire des prêtres, du Vatican ».
Erreur ! Car si il y a bien une chose que Satan déteste aussi c’est le sacrement du mariage.

Quand vous faites un pas vers Dieu, son adversaire se débat, fume et vocifère. Car un pas vers Dieu qui est Amour rend la défaite de Satan plus proche.
Donc des combats vous attendent aussi.
Mais Dieu vous donnera la force du Christ.
Dieu seul est tout-puissant ; il est donc votre abri, votre refuge.

Vous aurez parfois et vous avez déjà eu des difficultés certainement.
La vie nous rappelle que nous sommes terrestres, et pécheurs : on n’est pas toujours sur un nuage.
Mais si vous êtes là aujourd’hui, c’est pour un choix, personnel et commun, solennel mais aussi quotidien.
Vous demandez « l’onction » de Dieu pour votre couple, sa marque sur vous, sa bénédiction, sa protection.
Découvrez que Dieu appelle au mariage et donc en donne les moyens ; alors ce sera pour vous source d’une grande force, naturelle et surnaturelle.

Donnez-vous déjà sur des broutilles le pardon mutuel et la miséricorde. « Pardonnez, et vous serez pardonnés », dit Jésus.
Au début du couple on imagine pas trop avoir à se pardonner.
Quand on devient prêtre on espère faire du bien.
Mais le seul qui ne fasse que du bien, c’est Dieu.

Conclusion :
Le mariage chrétien et la vie consacrée resteront une réalité fragile.
Mais dans les mains de Dieu, ils resteront une belle façon d’aimer.
Amen.