« Comme il sera difficile à ceux qui possèdent des richesses d’entrer dans le royaume de Dieu ! ». Les disciples étaient stupéfaits de ces paroles. » Pourquoi ce choc ? Les disciples sont pris à contre pied, comme au football.

Dans la mentalité juive, les richesses sont une bénédiction de Dieu. Avoir une descendance, des biens , des vignes, des oliviers, une maison, un troupeau, tout cela est perçu comme autant de bénédictions divines.

Aussi quand Jésus présente ces « richesses » comme un obstacle à l’entrée dans le Royaume de Dieu, ses premiers « disciples » ne comprennent plus rien. Mais il dit quoi là ? Il déraille ? Les dons de Dieu sont un obstacle à son Royaume ?

Jésus ne disqualifie pas il me semble ces « richesses ». Elles restent des signes de l’amour de Dieu pour ses enfants, de sa prévenance, son attention à nos besoins, à nos goûts. Ces richesses sont le fruit de nos efforts certes, parfois de génération en génération, mais aussi de la générosité de Dieu.
Ces richesses sont bonnes. Elles le restent, Jésus ne remet pas cela en question.

Toutefois, il parle de « trésor dans le ciel » : « Va, vends ce que tu as, et donne-le aux pauvres ; alors tu auras un trésor au ciel. Puis viens, suis-moi. »

Jésus est un homme libre. Il n’est l’esclave de personne. Il manifeste vis à vis de ses parents, vis à vis du pharisien le recevant chez lui, vis à vis du soldat ou du gouverneur romain, une souveraine liberté. Personne ne lui dicte ce qu’il a à faire ou à dire. Personne ne décide pour lui. On veux le garder quelque part, il s’en va. On veux le faire roi, il s’en va. Il va faire un miracle, manifester sa puissance, il prend seulement avec lui quelques personnes et évite la foule. La pauvreté dont parle Jésus n’est pas aliénation ni misère, mais cette liberté souveraine à laquelle il est attaché.

Un exemple : vous avez le dernier téléphone Samsung galaxy truc, qui vaux une blinde, 1000 euros. C’est super, ça permet des tas de trucs, le génie du concepteur et de l’utilisateur peuvent faire des merveilles.
Si vous êtes devenu « accro » à votre portable, s’il vous empêche de communiquer avec les gens ou l’environnement autour de vous, s’il vous ramène le travail quand vous partez en vacances à des centaines de kilomètres : il est devenu le maître et nous le chien en laisse… Alors la « pauvreté » dont Jésus parle est bien ce qui nous manque !
Autre exemple : je suis paysan et j’ai acquis le tracteur dernier cri New Holland. Une merveille, il fait le travail de quatre. Ok. Mais si je me suis endetté au point de travailler non plus par amour du métier et de ma famille, mais pour rembourser des dettes qui m’étranglent, où est ma richesse ?

La sagesse hindoue cultive le détachement, elle pressent cette liberté intérieure, et instruit le peuple à une forme de dépossession.
Et de fil en « aiguille », on arrive au peuple juif : cette « Sagesse » devient alors de plus en plus personnifiée, de siècles en siècles, jusqu’à Jésus lui-même.

Cette semaine, remercions le Seigneur pour tout ce que nous avons : foyer, enfants, maison, amis, terres, compte bancaire, vêtements, téléphone, tablette …. Y voir autant de bénédictions terrestres offertes par Dieu à ses enfants.

Et Jésus nous surprend aussi en nous aidant à découvrir nos attachements et en se proposant de nous guider sur le chemin d’une vraie liberté intérieure.

Tout posséder comme si je ne possédais rien.

Plus nous sommes libres, plus la vie terrestre est divine. Amen.