Des mains des hommes aux bras de Jésus.
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Le Fils de l’homme est livré aux mains des hommes ».
Tout réussissait à Jésus. Il venait même de chasser un esprit impur, sorti d’un muet de façon spectaculaire, au milieu de cris et de convulsions : rien ne lui résiste.
Sa réussite attise l’ambition parmi les 12 qui l’accompagnent.
En reprenant à son compte l’ expression « le fils de l’homme », Jésus valide les espoirs mis en lui : le messie promis et entrevu par les prophètes, espéré par Israël, c’est bien Jésus !
Jésus valide cette espérance qui fait la richesse de l’Ancien Testament, de la première alliance.
En ajoutant «… est livré aux mains des hommes », Jésus nous place devant notre ambivalence, notre instabilité depuis le péché d’Adam et Eve.
Les premières mains que Jésus a connu, ce sont celles de Marie et Joseph, celles des bergers venus dans l’étable, et des mages venus d’Orient. Mains de femmes, d’hommes, d’enfants, lavées ou pas lavées, certaines douces, d’autres rugueuses, et toutes en forme de berceau : mains de gens qui aiment.
Mais rapidement, Jésus a senti autre chose dans les « mains » de Marie et Joseph : leur angoisse, leur volonté de partir le plus vite possible de Bethléem.
Car le roi Hérode voulait faire périr Jésus : la main d’Hérode allait frapper dans le pays, à travers ses soldats.
Instabilité des hommes : capables de tendresse, mais aussi de cruauté.
La réussite attise l’ambition, mais l’échec engendre la déception.
30 ans plus tard, en privé comme en public, beaucoup de « mains » continuent à se poser sur Jésus, veulent le toucher, pour lui dire merci, merci de parler comme ça, merci de faire du bien aux gens, de redonner vie ; d’autres espèrent une aumône, une guérison, un miracle.
Jésus avertit les Douze : il sera « tué ».
C’est tellement contraire aux prodiges constatés, à l’euphorie et l’enthousiasme ambiant que les Douze n’entendent pas. Ils sont pris dans des rêves de grandeur qui font curieusement naître chez eux une compétition et la crainte d’être perdant.
A ce moment là de l’évangile un déplacement se fait ou demande à être fait : nous passons de la « main des hommes » aux « bras » de Jésus : Jésus « place un petit enfant au milieu d’eux », il l’embrasse (en grec, c’est « prenant dans ses bras »).
Les bras de Jésus sont comme les bras de Dieu : ils font toujours et partout du bien.
Hier soir je roulais sur la route en voiture, et une mère marchait avec un enfant ; on allait se croiser ; instinctivement, elle a saisi son fils et l’a fait passer de l’autre côté : elle s’est mise entre lui et ma voiture qui allait passer.
Cette maman a bien l’attitude de Jésus : elle s’interpose entre la danger et l’enfant, comme Jésus s’interpose entre le mal et nous. Le mal ne peut plus nous atteindre directement car nous sommes dans les bras de Dieu depuis notre baptême : nous avons été placés dans les bras de Dieu.
C’est la plus grande des sécurités que nous trouverons en cette vie, la « plus grande ». Et le monde en a besoin.
Cette semaine méditons sur nos rêves, et sur nos déceptions.
« Vous demandez, mais vous ne recevez rien ; en effet, vos demandes sont mauvaises » dit st Jacques.
Quels sont tes rêves, et à propose de quoi es-tu déçu(e) ?!
La réussite attise l’ambition. Et l’échec engendre la déception.
Était-ce l’Esprit saint qui demandait en nous, ou nous qui commandions à l’Esprit Saint ?
Ne donnons pas trop d’importance à nos réussites.
Ne donnons pas trop d’importance à nos échecs.
Au creux des bras de Jésus, là oui nous mesurons l’amour de Dieu !
Dans le mariage, les bras des époux font sentir l’un à l’autre les bras de Dieu, son contact, son amour. Quelle grâce ! Quel cadeau de pouvoir vivre cela !
Et devenus parents, vous le manifestez à vos enfants : quelle belle vocation vous vivez, Dieu choisit de passer par vous !
Dans la vie consacrée, le célibat fait que des hommes et des femmes n’appartiennent à personne, seulement à Dieu, alors chaque personne peut se dire : dans cet espace libre, Dieu, Jésus m’ouvre ses bras.
La vie des chrétiens, elle est blottie dans les bras de Jésus, comme le petit enfant de l’évangile, et elle en repart de plus belle.
Surtout, aidons-nous les uns les autres à vivre ça, et nous nous rendrons un « grand » « service ». Amen.