« C’est du dedans, du cœur de l’homme, que sortent les pensées perverses ».
Jésus ne parle pas du cœur de mon voisin, car il nous demande d’aller au « dedans » : en nous-mêmes.
Cette Eucharistie interroge donc le dedans de notre cœur, et il y aura des mesures à prendre à la sortie. A moins que notre cœur soit comme du cristal, tel celui de Jésus ou de Marie…
Mais vous et moi ne sommes pas encore montés au ciel.
Nous avons à plonger en nous-mêmes, et découvrir le désordre en nous, et tendre ce cœur à Dieu pour qu’il soit purifié et habité davantage par l’Esprit Saint.
Car il y a une « pratique » dans l’Eglise qui reste extérieure, ne va pas au fond de nous, et fait illusion. Cette pratique n’a aucun effet devant Dieu, elle ne l’émeut pas, elle ne le convainc pas : au contraire, elle l’insupporte.
S’il y a bien une chose que Dieu ne supporte pas et dénonce, et Jésus en son nom, c’est l’ « hypocrisie ».
Être pratiquant, c’est laisser Dieu entrer, se promener au niveau du « cœur ». Pour les juifs, le « cœur », c’est pas du sentimental, c’est le lieu le plus important, le plus profond dans l’homme. Un sanctuaire. Là où on se décide pour le bien, ou le mal. Il peut être occupé par des idoles.
Beaucoup de scandales frappent l’Eglise en ce moment sur divers continents : des prêtres, des évêques se sont mal conduits avec des jeunes, les traumatisant à vie.
Vous avez un beau costume rouge de cardinal… une aube repassée de prêtre impeccable, et au-dedans c’est un ramassis d’ordures.
Jésus rappelle les paroles du prophète Isaïe : « c’est en vain qu’ils me rendent un culte ».
Je peux servir l’Eglise, mais aussi le démon.
Vous connaissez le dicton : L’habit ne fait pas le moine.
Jésus rajoute : c’est le « cœur » qui fait le moine.
Quel est mon cœur ? Qu’y a t-il au dedans de « perverti » ?
Communier tous les dimanches ne fait pas le paroissien : ce qui fait le paroissien, c’est l’adhésion à la grâce de Dieu.
Certes, la grâce est là, donnée : du côté de Dieu, tout est accompli. Mais de notre côté, la conversion restera nécessaire, longue, coûteuse, difficile.
Il y a un petit pharisien qui se cache en nous, dont Jésus veux changer le cœur, pour offrir à son Père un disciple.
Les médias ne nous ferons pas de cadeaux. Ils n’ont pas à nous en faire. Des journalistes et des militants des droits de l’homme paient de leur vie leur service de l’information, de la vérité, de la justice.
Et puis il y a ceux qui aiment vous coincer, vous suggérer une confession publique, recevoir à tout prix des excuses, alors qu’il y a 40 ans ils étaient les apôtres du libertinage et les pourfendeurs de l’ordre moral chrétien liberticide. L’hypocrisie se loge là-aussi.
Chers amis, si nous attendons la miséricorde, elle se trouve bien dans le cœur de Dieu, et elle passe aussi par la justice.
Il n’est pas question pour l’église de lever le secret de la confession, elle ne fera jamais, car Jésus lui a donné mission de remettre les péchés, de sauver ceux qui étaient perdus.
En réalité la confession intègre la justice, par une pénitence demandée, qui est une forme de réparation. Si un homme vient confesser un crime, le prêtre lui demandera d’aller se présenter à la justice civile en disant ce qu’il a fait. Et il l’assure en même temps de l’amour de Dieu qui « n’est pas, comme les astres, sujet au mouvement périodique ni aux éclipses. Il a voulu nous engendrer par sa parole de vérité » dit st Jacques.
Allons au-dedans de notre cœur, toute la semaine, et prenons les mesures nécessaires.