« De même que le Père, qui est vivant, m’a envoyé, et que moi je vis par le Père, de même celui qui me mange, lui aussi vivra par moi. »
Jésus parle de Dieu en disant : « le Père qui est vivant » .
Il l’a dit et répété. A propos de la résurrection, Jésus avait déjà répondu : « Il est le dieu des vivants, pas le dieu des morts ! ».
De lui-même, Jésus dit : « moi je vis par le Père ». Il est donc « fils ». Mais Jésus n’est pas seulement fils « terrestre », juif pieux, ou grand sage ou prophète.
Jésus est « fils de dieu » de toute éternité. Il le révèle ici en disant : « le Père m’a envoyé », et ailleurs en disant « je suis descendu du ciel ». Sa maison c’est là-haut, depuis toujours et pour toujours. Dans l’apocalypse il dit ainsi : « je suis celui qui est qui était et qui vient », « l’alpha et l’oméga », « le début et la fin »…
Jean-Baptiste, prophète juif flamboyant, a eu révélation du mystère autour de Jésus, quand il dit de Jésus : « avant moi il était ».
En Dieu en effet, le Fils vit continuellement « par le Père », éternellement.
Pensez à une fontaine en ville : l’eau tombe en bouillonnant et remplit le bassin continuellement, et ça chante nuit et jour.
Eh bien en Dieu, le Père origine, source, engendre le Fils éternellement, généreusement, joyeusement. La divinité du Père est déversée dans le Fils qui est à la fois l’eau dans le bassin et le bassin recueillant tout le don du Père.
Et la mélodie, le chant apaisant montant de la fontaine, le bouillonnement né de cette rencontre de l’eau de la source chutant dans celle du bassin, c’est l’Esprit Saint, le souffle de Dieu.
Découvrir Dieu-Trinité, c’est découvrir notre humanité, mieux la comprendre et la prouver : comme Jésus vit par le Père, en réalité nous ne vivons pas par nous-mêmes, nous vivons par Dieu en Jésus.
Jésus nous relie à la source de la vie, à notre Père du ciel, à notre vocation d’enfant de Dieu, héritiers du Dieu vivants ! Il nous fait entrevoir la vie éternelle qui nous attend, le chant, la mélodie, le bouillonnement éternel de l’esprit Saint.
Nous avons une expression populaire disant : « mordre la vie à pleines dents ! ». Jésus nous montre la vie en nous montrant sa vie, et il nous demande de mordre à pleine dents là-dedans : de mordre à pleines dents dans le « pain » qui est sa « chair ». En grec il n’est pas écrit « manger» mais bien « mâcher ». L’Eucharistie développera en nous le goût de la vie éternelle.
Et l’Eucharistie développe en même temps la fraternité : parce que Dieu nous veut vivants, les chrétiens amèneront la vie là où elle manque :
Ainsi en Inde où la société est marquée par les castes, il y a une partie de la population « hors caste » appelée les intouchables, les Dalits. Aucun ascenseur social pour eux ; de naissance, ils sont perdants.
L’église leur témoigne par sa façon de vivre et par ses œuvres que Dieu est « Père », que pour Jésus, il n’y a pas d’intouchables ! Dieu n’a pas peur de se salir en touchant les plus petits. Les écoles chrétiennes, les paroisses sont ouvertes à toutes les castes et aux intouchables. La société indienne se transforme peu à peu sous l’influence des Évangiles.
Remarquons que dans la vie de Mère Térésa missionnaire de la charité en Inde, il n’y a aucune victime, aucun sacrifice sinon elle-même qui s’est offerte et a donné sa vie pour les gens de ce pays.
Je dis cela parce que parfois, des gens se montrent solidaires de causes généreuses, mais sont prompts à porter des accusations et tirer les marrons du feu.
La colombe de l’Esprit Saint a peu en commun avec ça.
Par qui vivons nous ?
Apprenons de Jésus à aimer le Père, à mordre dans la vie éternelle,
à aimer notre prochain de l’Esprit Saint qui chante aux abords de la fontaine !