Fête de la Trinité 2018
Moïse était le seul à voir Dieu, mais plusieurs siècles après, avec Jésus, ce sont des dizaines, des centaines et des milliers qui l’ont vu face à face.
Au peuple juif, Dieu s’était manifesté par des « exploits terrifiants », de façon fracassante, mais intermittente : certains jours, années, siècles…
Depuis Pentecôte, l’Esprit Saint est communiqué à l’Eglise, c’est-à-dire non pas à un mais à « tous les peuples », « toutes les nations » dit Jésus !
L’Esprit souffle non plus certains jours, mais « tous les jours » : « et moi je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde ».
Il n’y pas un jour où Dieu soit absent de notre vie. Et ce sera jusqu’à la fin du monde comme cela, il n’y aura pas de période sans Dieu, sans l’Esprit saint, il n’y aura pas de silence, de tombeau fermé : Christ est ressuscité et son Souffle de vie éternelle plane désormais sur la surface du globe habité.
« Les onze disciples s’en allèrent en Galilée, à la montagne où Jésus leur avait ordonné de se rendre ». Les « disciples » vont devenir « apôtres », c’est-à-dire « envoyés », en mission. Ils ont appris à suivre Jésus pendant 3 ans et resteront disciples toute leur vie car le maître est plus grand que l’élève, mais en haut de la « montagne », ils seront qualifiés, diplômés, guides de haute montagne, ils pourront désormais prendre la tête d’une randonnée, d’une cordée.
Les onze ont reçu un ordre, ils ont un rdv comme jadis Moïse avait eu rdv avec Dieu sur la montagne du Sinaï.
Vous êtes là ce matin, nous sommes en route vers la montagne, vers le lieu de rendez-vous, certainement excités, impatients. La liturgie est solennelle, nous fêtons la sainte Trinité, la révélation d’un Dieu qui est Trois Personnes divines.
Mais Je vous invite à considérer ce matin avec l’Evangile, nos manques et nos « doutes ».
« Onze disciples » … et non pas douze, pourquoi ? Parce que l’un d’eux est mort : Judas. Et personne ne pourra le faire revenir.
On ne revient pas en arrière : on avance, vers « la montagne ».
Vous avez vécu la mort d’un être cher ? Ce n’est pas une raison pour s’arrêter, pour faire demi-tour, pour quitter l’Eglise. C’est bien le moment d’accomplir votre mission dans et pour l’Eglise.
La mort de Judas nous enseigne en effet à accepter les échecs, les épreuves, les drames dans notre vie. A nous serrer encore plus les coudes, la vie de chacun entre nos mains, dans nos cordes. Avancer avec ça, ce poids. Nous sommes que 11 et non pas 12, mais réunis sur la promesse de « Jésus », il sera au rdv :
– « Seigneur je te présente ma vie et dans ma vie il manque ça et ça et je ne pourrai jamais combler ce vide, te présenter autre chose, mes richesses et ma pauvreté, tes bénédictions et mes imperfections ». 11 et non pas 12.
L’un des enfants se préparant à la première communion a perdu son chat. Il a de la peine. On pleure dans ces cas là, c’est normal. C’est une découverte du monde. Cet enfant a demandé à ses parents à ne pas faire sa première communion. Les parents, à l’écoute de leur enfant ont averti les catéchistes qui m’en ont parlé. J’approuve leur sagesse. Cet enfant a besoin de temps, et il sera davantage prêt l’année prochaine, on ne va pas lui forcer la main. Pourquoi ?
C’est écrit dans les Evangiles : même devant Jésus ressuscité, parmi les 11, il y en a qui « doutaient » encore. Des gars de 20, 30, 40 ans. « Quand ils le virent, ils se prosternèrent,
mais certains eurent des doutes ».
Oui et ça n’a pas posé de problème à Jésus, il ne fait aucun reproche, vous avez entendu sa parole : « Tout pouvoir m’a été donné au ciel et sur la terre…. » : ce sont de paroles de réconfort, d’assurance dans le pouvoir, la puissance de Jésus, de Dieu.
Jésus a confiance dans les onze restant :
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« Jésus tu connais d’avances nos « doutes » et tu te montres à nous quand-mêmes, tu nous envoies en mission avec, car avec nous il y a de toute façon l’Esprit Saint, tous les jours ».
Gagner ses galons de guides sur la « montagne », ce n’est pas être intact ou être sûr de soi à 100% : c’est agir sur le commandement de Jésus.
Nous sommes des disciples avec une part de nous-mêmes perdue, avec une part de doutes, d’instabilité ou côtoyant des compagnons fragiles, à encourager, puisque Jésus fait ainsi.
Nous sommes descendants d’ « apôtres », apostolos en grec veut dire envoyé : envoyés, comme Jésus est l’envoyé du Père.
Consolez ceux qui ont perdu leur chat, marchez à côté d’eux, faîtes une pause avec eux en route , asseyez-vous avec eux, mangez et buvez, repartez avec eux.