« Je donne ma vie, pour la recevoir de nouveau. »

Qu’est-ce qu’il veut dire Jésus ?

« Je donne ma vie »

Jésus nous apprend à donner notre vie.

Des gens sont souvent prêts à donner la vie des autres, mais pas la leur.

Staline donnait la vie des autres, au point que sa présence, sa proximité physique générait l’effroi, le sentiment de danger. Votre vie, comme celle de milliers ou millions de personnes, pouvait disparaître sur sa décision, son humeur, son calcul : le petit père des peuples cachait mal un « loup » qui les extermine.

Tel ministre du gouvernement demandait des efforts mais s’enrichissait ou bien oubliait de payer ses impôts, ce qui a de quoi étonner des deux côtés.

Tel prêtre se voit confié par un confrère en voyage ses biens, télé, radio, vêtements, et le confrère-ami… donne ça à des paroissiens, à des pauvres.

Quand son confrère revient prendre possession de ses biens, ils ont disparu. Leur amitié vacille, se casse. Pourquoi n’a t-il pas donné sa propre radio, télé, ses pantalons à lui ?

Pourquoi donner la vie des autres et pas la nôtre ?

En cette journée mondiale de prière pour le vocations sacerdotales et religieuses, prions pour les évêques, les prêtres, les religieux, religieuses en monastère ou dans les rues : quand Jésus appelle à le suivre ainsi, il nous demande régulièrement de donner notre vie, pas celle des autres.

Le « vrai berger » ne prend rien pour lui, il « se donne ».

La vie consacrée manifestera ainsi l’amour de Dieu pour nous. C’est un amour oblatif, c’est-à-dire qui se donne.

Les voeux ou bien le sacrement de l’ordre sont une grâce, pas un acquis. Constamment nous essayons de nous déposséder. Dieu attend cela de nous. C’est une pâque. Et l’Eglise demande pardon quand ses ministres sont en fuite ou devenus loups.

« Je donne ma vie pour la recevoir de nouveau »

Ca paraît compliqué mais c’est simple comme chez le kiné ou le docteur quand il vous dit « Expirez ! Inspirez ! Expirez ! Inspirez ! ».

Ce qui est compliqué, c’est de garder pour soi, ou de ne pas « recevoir ».

En apnée on tient pas longtemps sous l’eau. On a vite besoin de recevoir de l’oxygène.

En disant « je donne ma vie pour la recevoir de nouveau », Jésus nous révèle le mystère de plusieurs personnes divines en Dieu, et notamment de cette deuxième personne qu’est le Fils, recevant constamment du Père la vie divine, et lui redonnant sans cesse.

En même temps il nous confirme que nous sommes bien créés à l’image de Dieu, notre corps « marche » pour ainsi dire comme Dieu. Je souffle et j’inspire, et dans ce mouvement continu est la vie du corps.

Récemment j’ai rencontré une personne qui après plusieurs métiers a trouvé sa vocation : peintre. Il avait traversé de grandes difficultés, a donné de lui-même pour rester en vie, ne pas dévisser, et il a trouvé sa voie, peintre. Sans être passé par l ‘école. Mais il a travaillé, travaillé. Et il donne des cours. Son travail est impressionnant. Il a fait une expo dans une église à Valenciennes, et travaillé pour Roubaix pour représenter les 3 scrutins au fusain, basés sur l’évangile de la samaritaine, de l’aveugle, et la résurrection de Lazare.

Il souhaite que son art parle à des gens qui ne croient pas.

C’est ça aussi « recevoir de nouveau sa vie ». C’est découvrir notre vocation de baptisé, ce que Jésus attend de chacun et chacune de vous.

Cela donne un bonheur, une grandeur discrète.

Vous êtes tous appelés à la sainteté, avec un héritage mais sans faire des copies : vous avez quelque chose de nouveau à apporter à ce monde !

Alors trouvez quoi,

ou rendez grâce à Dieu d’avoir déjà trouvé depuis des années.

« Je donne ma vie, pour la recevoir de nouveau ».