Messe des Rameaux.

Il y a 15 jours, dans l’église de Surgères, nous avons ramassé des excréments, et les feuilles de messe qui avaient servi de papier pour s’essuyer. Sur le cahier, une insulte était écrite. Sur les bancs et les tissus des sièges, des traces de chaussures.

Vous comprenez donc le prophète juif Isaïe quand il parlait il y a 3000 ans de « ceux qui le frappaient, lui arrachaient la barbe, le couvraient d’outrages et de crachats ».

Vous comprenez également le psaume annonçant la croix de Jésus quand il est écrit :

« Oui, des chiens me cernent,

une bande de vauriens mentoure.

Ils me percent les mains et les pieds ».

Des jeunes et des adultes se comportent comme des « vauriens ». Ce qu’ils font à l’église est le signe de ce qu’ils font dans leur vie. Elle devrait être humaine et devenir divine, elle devient animale.

Récemment, je suis entré chez mon garagiste pour faire la révision de ma voiture, et il y avait marqué sur le bureau : « Nous n’acceptons plus les chèques, pour cause d’impayés ».

Des clients pourtant déjà clients font faire les travaux et ne paient pas.

Appels, rappel, relances, toujours pas… Au lieu de dire avant s’ils ont des problèmes et de s’arranger d’un commun accord, ils profitent du travail en croyant qu’ils vont s’en tirer comme ça, et que le garage va se lasser.

Mais comme dit mon garage, une société de recouvrement de créances va s’occuper d’eux et ils auront à la payer en plus du garagiste.

Mon ami prêtre dans la région de Toulouse avait des inscriptions pour le catéchisme des enfants et des ados. Des familles font elles aussi des chèques sans provisions. Il les rappelle, envoie des mails, silence radio. Ces paroissiens deviennent fuyants, comme les disciples de Jésus à sa Passion.

Il se demande pourquoi les gens ne viennent pas avant expliquer leurs difficultés et ils auraient trouvé ensemble un arrangement.

Ne croyez pas qu’en revenant avec des rameaux bénis chez vous, vous ramenez un porte-bonheur, une protection de Dieu.

Ce sera peut-être pour vous un porte bonheur, ou un porte-malheur.

Vous pensez revenir à la maison avec votre voiture réparée, remise à neuf, mais la vie chrétienne chers amis, cela se paye.

Jésus a payé, de sa vie : il est mort crucifié de nous aimer. Il a payé car son chèque est provisionné : il a en lui les provisions, l’amour et la vérité de Dieu son Père dans son cœur.

La vie chrétienne, cela se paye, avec des provisions. Si tu signes un chèque sans provisions, si tu crois ramener un rameau béni, alors que ta vie est celle d’un profiteur et d’un menteur, il n’y a pas en toi l’amour et la vérité de Dieu. Il viendra se présenter à ta porte et tu te mordras les doigts d’avoir des rameaux chez toi.

Vendredi, je suis allé marcher et en passant je me suis arrêté dans l’église de Surgères voir si tout va bien.

J’ai trouvé dans le chœur un bouquet de tulipes roses déposées à même le sol en pierre.

Vous comprenez alors pourquoi l’Évangile nous rappelle qu’un parfum pur et de grande valeur avait été versé par une femme sur les pieds de Jésus.

Ces fleurs n’étaient pas dans un vase avec de l’eau, mais ce n’était pas du gaspillage, c’était pour Jésus, comme le parfum versé sur ses pieds.

Vous ramènerez des rameaux chez vous,

mais laissez ici quelque chose de votre cœur, amen.