Mercredi des cendres.

Que veut dire l’ expression de Saint-Paul :

«  devenons justes de la justice même de Dieu » ??

Tout d’abord, dans l’Évangile, nous trouvons trois moyens de devenir juste, pratiqués par le peuple juif et repris par le chrétiens : l’aumône, la prière et le jeûne.

( « jeune » avec un accent çirconflexe en bonne la grammaire française).

L’église catholique nous demande de jeûner au moins deux fois par an : le mercredi des cendres et le vendredi saint. On ne mange que du pain et on ne boit que de l’eau, pour donner davantage de place à Dieu dans notre corps et notre esprit.

Par exemple, des chrétiens jeunent discrètement pendant l’année, pour des femmes enceintes, afin que la vie continue son cours.

Avec le jeûne, la prière n’est pas non plus très « tendance » dans notre société française, où on considère que c’est un truc à oublier en devenant adulte.

Reste l’aumône, populaire aussi bien dans l’église que dans la société française.

Nous sommes sollicités dans la rue, dans la boîte aux lettres, dans l’église : une personne à l’entrée tend la main, les restos du cœur, Action contre la faim, Le secours populaire, Le secours catholique, Raoul Follereau, mobilisation lors d’une une catastrophe …

Pour Jésus, ni l’aumône ni la prière ni le jeune nous rendent juste aux yeux de Dieu : seulement le « secret de nos coeurs ».

Dans le cas de l’aumône, il est bon d’être prudent. A la fois vis à vis de celui qui demande, et quand nous donnons.

L’humanitaire peut servir par exemple de couverture publique (la « trompette » dont parle Jésus) à des personnes ou des organisations, servant leurs propres intérêts. On découvre des sandales, des abus, des détournements d’argent.

Jésus parle fort à-propos du « secret du coeur ». Qu’y a t-il au « coeur » de cette organisation, de cette personne : la « compassion » et la « fermeté » dont Jésus parlait dimanche dernier ? Ou bien l’opportunisme et l’injustice ?

Quand nous faisons appel aux dons avec la Tournée des curés, pour le Denier, que cherchons-nous, qu’ y a t-il de grand ?

Passer à la télé, dans la presse, avoir un public pour satisfaire notre ego ?

Ou bien servir ainsi Dieu et accepter la croix comme la gloire ?

Seul Dieu a accès à la réponse car il connaît le fond de nos coeurs. Mais vous voyez, la réponse n’est pas si évidente, les apparences peuvent être trompeuses.

Alors en ce temps de Carême, nous nous rappellerons que nous sommes des grains de sable dans la main de Dieu.

Une multitude de petits grains de sable voulus par Dieu comme autant de grâces pour ce monde.

Dans la balance de la justice divine, il y a d’un côté un plateau rempli des injustices de ce monde, des péchés, et les plus graves le sont parce qu’ils sont commis par des chrétiens.

Et il y a de l’autre côté un plateau où Dieu déverse ces grains de sable qu’il laisse échapper de sa main, afin que le plateau des injustices remonte sous le poids de Jésus et de ses amis authentiques.

Au Jugement dernier, au jour où l’histoire humaine sera arrêtée selon le décret divin, tous les péchés, toutes les injustices seront réduits à l’état de cendres.

Et tous les grains de sable deviendront de l’or, métamorphosés sur la parole du Père éternel.

Il a envoyé son Fils mais son Fils ne quittait pas son coeur de Père.

Il nous envoie au monde, tout en nous gardant contre son coeur.

Un jour, le coeur de Dieu ne sera plus un secret pour nous.

Et plaise à Dieu que notre coeur n’ait aucun secret pour lui.

Alors ceux-là seront « justes de la Justice de Dieu »,

et ils rendront justice avec Lui et les 12 apôtres.

Amen.