En ce quatrième dimanche de Pâques, l’Eglise prie pour les vocations,
pour toutes les vocations. Mais j’aimerais d’une manière particulière
vous parler du ministère des prêtres en m’appuyant sur l’Evangile que
nous venons d’entendre. Qu’est-ce qu’un prêtre ?

Le pasteur, nous dit Jésus, est celui qui passe par la porte pour entrer
dans l’enclos où se trouvent les brebis. Le critère essentiel et premier
pour être pasteur du troupeau c’est de passer par la porte, c’est-à-dire
par le Christ. LE PRÊTRE DOIT ÊTRE UN HOMME DE DIEU. Le prêtre, comme le
pasteur, est appelé à vivre lui-même une relation personnelle, profonde
et vraie avec le Christ. Si le prêtre ne cultive pas cette intimité avec
le Christ dans une écoute de sa Parole, dans la participation à la vie
sacramentelle, dans la prière personnelle, alors il risque de faire une
Eglise à son idée, selon sa sensibilité et il deviendra nous dit Jésus
un voleur et un bandit. Il s’appropriera le troupeau. Il fera de
l’Eglise son affaire personnelle. Les moyens que le prêtre se donne pour
vivre de temps en temps par exemple une retraite, une journée de désert
sont essentiels pour qu’il continue d’être DISCIPLE DE JÉSUS CHRIST. Ce
n’est pas du temps perdu pour la pastorale. C’est le temps nécessaire
pour son bien et pour le bien de tout le troupeau qui lui est confié.
C’est la condition nécessaire pour que les brebis écoutent la voix du
pasteur, pour que les chrétiens reconnaissent dans la bouche de son
pasteur, la parole même de Dieu.

Mais le prêtre n’est pas le Christ. Il n’est pas le Sauveur. Il est un
homme appelé au milieu des hommes, avec ses limites, comme tous les
hommes, avec ses fragilités, comme tous les hommes, avec ses talents
comme tout à chacun. Mais il n’est pas différent des autres hommes.
J’aime même penser que le Seigneur appelle de préférence les malades et
les pécheurs pour leur rappeler que c’est Lui, le Christ qui est la tête
de son Eglise. LE PRÊTRE EST LÀ SEULEMENT POUR MONTRER LE CHRIST, pour
aider le peuple qui lui est confié à passer par le Christ, c’est-à-dire
à s’attacher au Christ, à vivre du Christ. C’est le plus important. Le
prêtre, comme le pasteur n’est pas là pour se faire aimer mais pour
aider chacun à aimer le Christ et découvrir combien ils sont aimés de
lui. Les prêtres, les curés se succèdent mais c’est le même Christ qui
demeure. Et s’ils sont différents dans leur style, dans leur caractère,
dans leur culture, peu importe, pourvu qu’ils aident le peuple de Dieu à
toujours mieux vivre avec le Christ, à mieux vivre du Christ. Ce n’est
pas au prêtre qu’il faut s’attacher mais au Christ. LE PRÊTRE EST UN
SERVITEUR, un passeur. Mais c’est le Christ qui est le chemin, la vérité
et la vie.

Le pasteur reçoit la mission de prendre soin du troupeau, d’être
attentif à chacune de ses brebis, de les aimer, de les conduire là où il
fait bon se poser, là où elles pourront reprendre des forces, comme nous
l’avons chanté dans le psaume 22. Le chapitre 34 du livre d’Ezéchiel
développe toute cette attention que doit avoir le pasteur : chercher la
brebis perdue, soignée celle qui est blessée, donner des forces à celle
qui est affaiblie, être attentif aussi à celle qui se porte bien. C’est
LA MISSION DU PRÊTRE DE PRENDRE SOIN DE TOUTES LES BREBIS, celles qui
sont dans la bergerie mais celles aussi qui ne sont pas dans la
bergerie. Le prêtre n’est pas là uniquement pour les fidèles qui se
réunissent tous les dimanches, qui sont engagés dans la communauté. Le
prêtre doit être UN HOMME POUR TOUS à commencer par ceux qui sont loin,
ceux qui se sentent exclus, ceux qui se sentent étranger de la
communauté, ceux qui sont les plus pauvres et les plus fragiles. Le
prêtre est là pour donner à chacun le nécessaire, l’indispensable pour
tenir debout. Le psaume 22 nous parle des eaux tranquilles, de la table
préparée, de la coupe débordante, du parfum sur la tête. Cela évoque
déjà LES SACREMENTS QUE LE PRÊTRE CÉLÈBRE pour le bien de son peuple.
C’est sa principale mission. Car c’est par cette vie sacramentelle
célébrée et offerte que le Seigneur Jésus continue de venir jusqu’à nous
pour que chacun de nous ait la vie et la vie en abondance. Et c’est pour
cela que LES PRÊTRES SONT ESSENTIELS, INDISPENSABLEs.

Enfin, nous dit Jésus dans cette page d’Evangile, LE PASTEUR EST CELUI
QUI FAIT SORTIR LES BREBIS. Et même qui pousse dehors les brebis écrit
saint Jean. Les brebis ne sont pas appelées en effet à rester enfermées
dans l’enclos. Une Eglise repliée sur elle-même, une Eglise qui ne
serait préoccupée que d’elle-même serait une Eglise qui se condamnerait
à disparaître. L’Eglise n’existe pas pour elle-même. Elle doit toujours
être une Eglise en sortie comme nous le rappelle souvent le pape
François. Le pasteur a cette mission de pousser dehors sa communauté,
pour que celle-ci rejoigne toutes les périphéries qui ont besoin de la
lumière de l’Evangile. C’est la mission des prêtres que d’aider les
chrétiens à prendre au sérieux l’appel du Christ qui ne nous dit pas : «
restez entre vous ou encore asseyez-vous et faites des réunions » mais
bien plutôt : « allez de toutes les nations faîtes des disciples ».

Ainsi, à travers cette page d’Evangile nous comprenons que le prêtre, un
homme parmi les hommes doit-être un homme de Dieu, ami de Jésus capable
de montrer le Christ. Serviteur, il est appelé à prendre soin des brebis
qui lui sont confié et d’une manière particulière en leur offrant la vie
en plénitude dans la célébration des sacrements. Il doit toujours enfin
aider les chrétiens à être de vrais disciples missionnaires, à ne pas se
satisfaire d’un entre-soi, pour que la Bonne Nouvelle de Jésus Christ
rejoigne le plus grand nombre. Croyez-le, c’est une mission certes
exigeante mais tellement passionnante, exaltante et qui apporte
tellement de joie. Alors j’invite toute la communauté paroissiale à
prier pour que des jeunes entendent l’appel à se donner comme prêtre et
aux jeunes garçons et aux jeunes hommes de notre assemblée je me permets
de dire : pourquoi pas toi ! L’Eglise appelle !

Père Mickaël Le Nezet, curé