Nous venons d’entendre ce récit de la Passion du Seigneur Jésus. A peine
avoir été acclamé en entrant à Jérusalem le voici rejeté, humilié et
condamné. Les cris de joie se sont transformés en cris de haine, en cris
d’horreur. C’est le drame d’une vie qui doit faire face à l’injustice, à
la jalousie, aux calomnies, aux accusations sans fondement. C’est le
drame d’une vie blessée, torturée par les plus mauvais instincts de
l’homme. C’est le drame, c’est la passion de notre Seigneur Jésus Christ
embrassant ainsi les drames et les souffrances de tant d’hommes et de
femmes.

Nous venons d’entendre ce récit et nous regardons le Christ traversant
cette épreuve. Lui, il n’ouvre pas la bouche. Accusé, il garde le
silence. Il ne répond pas, il ne réagit pas, il n’accuse pas, il ne
s’emporte pas. Sa confiance elle est en Dieu son Père. Il s’en est remis
à lui pour toujours. Là est sa force. Son cœur est en Dieu là où la vie
ne meurt pas, là où l’amour est vainqueur. Nous avons décidé à l’entrée
de cette semaine sainte de suivre le Christ. Il nous montre le chemin
qu’il nous faut emprunter.

Et puis, au cœur de ce drame, de ce procès injuste, de ce côté sombre et
déroutant de l’humanité enfoncée dans la haine, le mépris, le rejet, la
condamnation, il y un Simon de Cyrène qui va aider Jésus à porter sa
croix, Il y a un homme qui va lui donner à boire, il y a un Joseph
d’Arimathie qui va recueillir le corps de Jésus délicatement et le
déposer dans un tombeau. Il y a des gestes d’humanité, de dignité, de
bonté, d’attention, d’accueil. Et ces gestes-là sont déjà des signes que
la lumière est plus forte que les ténèbres, que l’amour est plus fort
que la haine, que la vie est plus forte que la mort. Rien n’est jamais
mort quand des hommes et des femmes posent chaque jour des gestes
d’humanité, des gestes qui font sens et qui ouvrent à la vie. Ils nous
montrent eux aussi un chemin qu’il nous faut emprunter.

Mes amis, telle est l’espérance que nous célébrons aujourd’hui au début
de cette semaine sainte. Demandons au Seigneur la grâce de le suivre
chaque jour.

Père Mickaël Le Nezet, curé