« _Revenez à moi de tout votre cœur _». « _Revenez au Seigneur votre
Dieu car il est tendre et miséricordieux, lent à la colère et plein
d’amour _». C’est l’invitation qui nous est faite au début du carême par
cette célébration des Cendres : revenir au Seigneur.

Revenir au Seigneur, c’est à dire nous souvenir qu’il n’y a qu’en Lui
que nous trouvons le repos et la paix véritable. Il n’y a qu’en Lui que
nous nous retrouvons nous-même. En nous éloignant en effet de Lui, nous
sommes comme livrés à nous-mêmes, nous n’agissons plus que par
nous-mêmes, nous réfléchissons que par nous-mêmes et alors nous devenons
esclave de nous-même, de nos désirs, de nos raisonnements, de nos
égoïsmes, de notre volonté propre. Sans Dieu, je le crois de plus en
plus, nous sommes perdus. Sans Dieu notre bonheur ne dure pas et se
réduit alors à des questions d’avoir et de pouvoir. Alors que le bonheur
que Dieu nous propose est tellement plus beau, plus vrai. Ainsi, revenir
au Seigneur, se convertir c’est avant tout, revenir dans les bras du
Seigneur notre Dieu, tellement tendre et miséricordieux. Et quelle joie
de ressentir alors que nous comptons pour Lui, qu’Il nous a toujours été
fidèle, qu’Il nous aime. Le carême commence et c’est une joie de revenir
au Seigneur comme on rentre à la maison après un long temps d’absence et
qu’on peut se poser et se reposer.

Mais la démarche qui nous est proposée durant ce temps de carême n’est
pas uniquement et d’abord une démarche personnelle, solitaire. La parole
du livre de Joël est en effet interpellante : « _réunissez le peuple.
Convoquez la communauté. Rassemblez les vieillards. Réunissez les petits
enfants. _» C’est une invitation qui est adressée à la communauté unie
dans la diversité. Petits et grands, jeunes et anciens sont tous
ensemble concernés. C’est ensemble que nous sommes invités à nous
tourner vers le Seigneur. C’est ensemble que nous sommes appelés à nous
convertir. On ne construit pas son salut tout seul. On avance vers la
vie éternelle ensemble, dans une solidarité réelle, dans une fraternité
réelle, par un soutien communautaire où on se porte les uns les autres.
C’est cette invitation que je voudrais vous faire au début de ce carême
: nous tourner ensemble, en communauté, vers le Seigneur. Avancer
ensemble, en communauté, vers la joie de Pâques.

Alors que le diocèse nous invite à entrer dans une démarche de
fraternité, prenons le temps durant ce carême de grandir toujours plus
et toujours mieux en fraternité dans notre communauté paroissiale.
Essayons de devenir cette communauté que le Seigneur désire, une
communauté de frères et de sœurs qui se respectent, qui se
reconnaissent, qui se soutiennent et s’aident de bien des manières, qui
ne se jalousent pas, qui ne s’abîment pas par des commérages, des
querelles de pouvoirs, qui ne se jugent pas et ne se condamnent pas, qui
se réconfortent au cœur même des différences. C’est la condition
première pour devenir une communauté missionnaire. Car c’est bien de
cela dont il s’agit ici.

Qu’est-ce qui peut faire grandir notre communauté chrétienne, qu’est-ce
qui peut l’aider à devenir vraiment missionnaire ? Jésus nous donne des
éléments pour cela, comme nous le rappelaient les jeunes tout à l’heure
: la prière, l’aumône et le jeûne.

Ainsi, notre communauté paroissiale sera comme l’arbre sous lequel on
aime se poser, en GRANDISSANT DANS LA PRIÈRE COMMUNAUTAIRE : sur notre
paroisse, plusieurs propositions nous sont faites pour vivre ces temps :
c’est par exemple, comme ce prochain vendredi, l’adoration du saint
Sacrement exposé dans l’Eglise à partir de 17h. Ce sera la célébration
pénitentielle le jeudi 6 avril à partir de 18h qui sera différente des
célébrations habituelles. La messe du dimanche et celle de semaine sont
aussi des bons moments à vivre tous ensemble sans oublier tous ces
groupes de prière qui se retrouvent régulièrement. Notre communauté
paroissiale grandira en fraternité DANS LE JEÛNE COMMUNAUTAIRE. Jeûner
c’est renoncer à certaines choses moins importantes pour libérer du
temps, créer un espace pour se rendre plus disponibles à l’Autre, aux
autres, à soi-même. Sur notre paroisse, cette année, nous proposerons le
samedi, une heure avant la messe dans l’Eglise où elle sera célébrée, de
partager autour d’une fiche de carême sur le thème de la fraternité. Ces
fiches seront proposées aussi au presbytère de Surgères le vendredi
après-midi. Les maisons d’Evangile sont aussi de beaux espaces de
rencontre et de partage. Nous devons apprendre à dégager du temps, des
temps de silence dans nos vies personnelles, des temps de partage avec
d’autres, des temps de lecture de la parole de Dieu. Certes cela coûte
toujours un peu en effet de sortir de soi, de son confort, de ses
habitudes, de son émission préférée (comme Koh Lanta qui reprend au mois
de Mars) pour revenir à l’essentiel. Mais cela apporte tellement de
joie. Enfin, notre communauté sera fraternelle en VIVANT L’AUMÔNE c’est
à dire en essayant de faire du bien autour de soi en commençant aussi
par notre vie en communauté paroissiale. Faire du bien dans les paroles
que nous avons sur les autres. Faire du bien en allant vers celles et
ceux que je ne connais pas dans la communauté. Aller vers ceux qui nous
ressemblent, qui pensent comme nous c’est facile. Nous savons très bien
le faire sur le parvis de l’Eglise mais aller vers les autres nous
demande toujours un effort mais c’est pourtant essentiel si nous voulons
être la communauté paroissiale que le Seigneur désire. Faire du bien en
visitant des personnes seules, malades, en difficultés autour de nous.

Voilà frères et sœurs comment nous pourrions vivre ce temps de carême.
Il s’agit comme l’écrit saint Paul dans sa lettre aux corinthiens d’être
partout la bonne odeur du Christ. 2 Co 2, 15. Frères, et sœurs, nous
sommes les ambassadeurs du Christ, et par nous c’est Dieu lui-même qui
lance un appel : nous le demandons au nom du Christ, soyons la
communauté paroissiale que Dieu désire. C’est maintenant le moment
favorable, c’est maintenant le jour du salut.

Mickaël Le Nezet, curé