La semaine de la paix se poursuit sur notre paroisse par une veillée de
prière pour la paix ce vendredi soir animé par les soeurs franciscaines
mineures de St François et de Ste Claire/

La soirée a commencé par une présentation de la vie de saint François et
des anecdotes de sa vie signes de cette paix dont il témoignait auprès
de ses frères. St François était une « mère » pour ses frères tellement il
était plein d’attention.

La veillée s’est poursuivie par l’écoute de la Parole du Prophète Isaïe
2, 1-11 et un commentaire du Père Mickaël suivi d’un temps d’adoration.

La chorale St Benoît apportait aussi sa part pour un temps de grâce et
de paix qui marquera sans doute longtemps celles et ceux qui ont
participé.

(Homélie du Père Mickaël)

« _Venez montons à la montagne du Seigneur, à la maison du Dieu de
Jacob_ ». C’est une invitation, comme nous le faisons ce soir, à venir
nous poser dans le Seigneur. « _Je n’ai de repos qu’en Dieu seul, mon
salut vient de lui _». En montant à la montagne du Seigneur, en nous
posant dans la prière près de lui, nous recevons de Lui la paix
profonde, celle qui nous fait entrer dans la confiance. Résonne ici les
paroles du psaume 4 : « _Dans la paix moi aussi, je me couche et je
dors, car tu me donnes d’habiter, Seigneur, seul, dans la confiance _»
ou encore le psaume 85 : « _j’écoute : Que dit le Seigneur ? Ce qu’il
dit c’est la paix pour ses fidèles _». La paix est un don de l’Esprit à
recevoir. Elle n’est pas d’abord le résultat de nos efforts. Elle nous
est donnée par Celui qui est le Prince de la Paix. Durant cette veillée
de prière, invoquons-la, pour nous-mêmes, pour nos familles, pour nos
amis et aussi pour ceux avec qui nous ne sommes pas toujours en paix.

Mardi soir, lors de la conférence donnée par la déléguée nationale Pax
Christi, nous prenions mieux conscience en effet que la paix du monde ne
peut être séparée de la paix intérieure, de la paix en soi, de la paix
autour de soi. S’il n’y a pas de paix en moi, en nous, dans notre
travail, dans nos relations alors il n’y aura pas de paix dans le monde.
Comment vouloir la paix dans le monde si déjà nous ne sommes pas
nous-mêmes dans la paix.

Le prophète Isaïe poursuit : « _Que le Seigneur nous enseigne ses
chemins, et nous irons par ses sentiers _». L’enseignement du Christ il
se lit dans le mystère de sa Croix. La croix du Christ nous ouvre en
effet à la paix. Elle est plantée, cette croix, dans le monde, dans la
société où nous sommes envoyés. Cette croix nous invite à demeurer dans
la certitude que l’homme, tout homme est sauvé, qu’il est aimé. C’est la
certitude que Jésus est sorti victorieux de la haine, de la violence et
de la mort mais aussi de l’échec, de la tentation d’abandonner. Les
chrétiens ne peuvent pas être découragés, défaitistes, désespérés.
J’aime citer souvent ce passage de la 2ème lettre aux Corinthiens : «
Nous sommes pressés de toute part, mais non pas écrasés ; ne sachant
qu’espérer, mais non désespérés ; persécutés, mais non abandonnés ;
terrassés, mais non annihilés. » (2 Co 4, 8). La croix nous donne la
paix, en Christ, et la certitude que les tribulations ne durent qu’un
temps. C’est la promesse que nous lisons déjà dans le passage d’Isaïe :
les épées se changeront en socs et les lances en faucille. En
contemplant la croix du Christ, nous croyons que le Christ a vaincu le
monde. « _Je vous ai dit ces choses pour que vous ayez la paix en moi.
Dans le monde vous aurez à souffrir. Mais gardez courage, j’ai vaincu le
monde _». (Jn 16, 33). La paix que le Seigneur nous offre sur sa croix
nous invite à un acte de foi. Rien n’est inéluctable, rien n’est jamais
fini. Avec le Christ il y a toujours des chemins de vie et d’espérance
qui s’offrent à nous. Et c’est pour cela que nous sommes invités à
œuvrer pour la paix, là où nous sommes, avec ce que nous sommes. C’est
notre contemplation de la croix du Christ qui nous encourage à poser des
gestes de paix, à prononcer des paroles de paix, à nous engager pour la
paix parce que nous croyons que ces gestes, ces paroles, ces actions ne
sont pas perdues mais font advenir une paix profonde et durable. Aucun
geste, aucune parole d’amour, de paix ne sera perdus. Voilà pourquoi il
nous faut toujours revenir à une contemplation de la croix.

Alors frères et sœurs, comme nous y invite le prophète Isaïe, marchons à
la lumière de cette certitude et de cette conviction profonde et
demandons-lui d’affermir notre foi et notre espérance et d’avancer avec
confiance sur le chemin de la vie. Aucune prière pour la paix ne sera
perdue. Amen