Le livre d’Isaïe nous annonce déjà la naissance de Jésus célébrée à
Noël. Il nous parle d’un rameau qui jaillira d’une souche. Il nous parle
d’une vie naissance, d’une vie nouvelle. Nous sommes en effet dans
l’attente d’un événement qui fera naître du neuf dans notre vie. Nous
attendons quelqu’un qui apportera de la nouveauté à notre vie. Il faut
que nous comprenions que la venue de Jésus dans notre monde et dans
notre vie personnelle est quelque chose d’unique et d’extraordinaire.
Dieu nous rejoint pour nous rendre participant de sa vie divine, pour
que ça change quelque chose en nous. Nous croyons que « mettre Dieu dans
sa vie », accueillir Jésus dans son existence peut véritablement changer
les choses en profondeur, en moi, en chacun de nous et même dans notre
monde. Le pape François aime le dire dans son exhortation _Evangelii
Gaudium_, connaître Jésus ce n’est pas la même chose que de ne pas le
connaître, marcher avec lui n’est pas la même chose que marcher à
tâtons, pouvoir écouter sa parole n’est pas la même chose, pouvoir le
contempler, l’adorer, se reposer en lui, ou ne pas pouvoir le faire
n’est pas la même chose. Essayer de construire le monde avec son
Evangile n’est pas la même chose que de le faire seulement par sa propre
raison. Nous savons bien qu’avec lui la vie devient beaucoup plus pleine
et qu’avec lui il est plus facile de trouver un sens à tout. Nous
croyons cela parce que nous entendons qu’en Jésus repose un esprit de
conseil et de force, de sagesse et d’intelligence, de connaissance et de
crainte du Seigneur. Et ainsi mettre Jésus dans sa vie cela signifie
alors se laisser guider par Lui, se laisser conduire par Lui, laisser
son Esprit nous éclairer, nous guider, nous fortifier.

C’est cela que Jean Baptiste annonce à tous ceux qui viennent à lui.
Mais il leur dit autre chose. Il leur dit : « _convertissez-vous, car le
Royaume des cieux est tout proche _». Accueillir cette nouveauté dans
notre vie demande une conversion, un changement et même un retournement.
Imaginez qu’à la maison un petit frère ou une petite sœur arrive, il va
falloir faire un peu de place pour que ce petit frère ou cette petite
sœur puisse avoir un lit pour dormir, un espace pour s’épanouir et aussi
et surtout de l’attention de la part de ces frères et sœurs plus âgés.
Il est en de même pour accueillir Jésus qui vient. Puisque Jésus veut
habiter ma vie pour la transformer, la rendre encore plus belle, quelle
place suis-je prêt à lui faire dans ma vie, dans ma journée, dans mon
organisation quotidienne ? Et puis quelle attention suis-je prêt à
déployer pour Lui ?

Je me permets de vous donner quelques exemples assez simples. Quelle
place j’accorde au silence dans ma journée. C’est souvent dans le
silence que Dieu se révèle puisque sa présence est toujours discrète,
humble. Dieu ne forcera jamais la porte de notre cœur. Il est disponible
si nous prenons un peu de temps pour le recevoir et l’écouter. Et si
nous mettions un peu de silence dans nos journées pour penser à Dieu, à
son amour pour nous ? Quel temps suis-je prêt à prendre pour lire un
petit passage de la bible chaque jour ? Peut-être un peu moins de télé,
un peu moins d’écran d’ordinateur ou de tablette et un petit peu de
lecture de la Parole de Dieu. La Parole de Dieu c’est comme une semence
de vie que je reçois. En écoutant la Parole de Dieu, je permets à cette
semence de venir en moi et de faire son travail en moi et ainsi je
laisse Dieu agir dans mon cœur. C’est aussi cela faire un peu de place
pour Jésus. Enfin, quelle attention je suis prêt à donner pour celles et
ceux que Jésus préfère c’est à dire les plus pauvres, les plus fragiles,
les plus petits, quelles actions concrètes je peux réaliser dès
aujourd’hui ? Comment puis-je par exemple être plus attentif à un élève
de mon école, de mon collège ou de mon lycée qui est rejeté, ou qui a
besoin d’être aidé ? Quelle attention puis-je porter à la personne âgées
ou malade qui aimerait une petite visite, une oreille attentive ? Dans
ce temps de fête comment je peux apporter une petite aide matérielle ou
financière pour que d’autres puissent être aidés. Vous voyez ce sont de
petites choses mais si importantes qui nous aident à faire de la place à
Jésus dans notre vie, à changer quelque chose – c’est le sens du mot
conversion – dans notre manière de vivre, de penser et d’agir.

Vous savez être chrétien ça doit se voir à travers notre manière d’être
et de vive. Ca ne doit pas rester quelque chose d’extérieur. Ca ne doit
pas se réduire à dire des prières, à pratiquer une religion. Jésus nous
l’a dit : « c’est à la manière de vous aimer les uns les autres qu’on
vous reconnaîtra comme mes disciples ».

Demandons ensemble au Seigneur de nous éclairer et de nous soutenir sur
ce qu’il convient de faire pour que le mystère de Noël prenne vraiment
sens, pour que, comme l’écrit saint Paul, grâce à la persévérance et au
réconfort des Ecritures, nous ayons l’espérance. Amen

Père Mickaël Le Nezet, curé / Messe des Familles 2ème dimanche de
l’Avent. 9 étapes de baptêmes!