« Frères, si vous êtes ressuscités avec le Christ, recherchez les réalités d’en haut ».
En ce jour de Pâques, voilà l’appel que nous adresse ce matin saint Paul : rechercher les réalités d’en haut. Mais quelles sont ces réalités d’en haut ? Il s’agit de la vie éternelle. Non pas un prolongement indéfini de la vie actuelle, mais une vie nouvelle qui viendrait transformer notre vie intérieure. Une vie authentique, vraie qui mérite d’être vécue. Une vie qui est pleinement vie, une vie véritable, pleine, qui a de l’épaisseur. Une vie que la mort ne peut pas détruire. Une vie qui est joie profonde que rien ne peut faire disparaître, pas-même les épreuves, les difficultés, nos limites et nos faiblesses. Au fond, ces réalités d’en haut nous parlent d’une vie à laquelle, de fait, nous aspirons tous, une vie fondée sur l’amour, une vie de communion parfaite avec nous-mêmes et surtout aussi avec les autres, une vie qui a du sens, une vie qui signifie quelque chose, qui est féconde, qui porte du fruit. Une vie qui compte, une vie qui n’est pas perdue et qui ne s’est pas perdue.
Le Christ ressuscité est passé de la mort à la vie. Il est passé des réalités terrestres aux réalités d’en haut. C’est de là qu’il était venu et c’est là qu’il retourne mais après nous avoir rejoint dans les réalités de la terre, dans nos existences humaines. En passant ainsi de la mort à la vie qui ne meurt pas, en franchissant ce dernier obstacle qu’est la mort, il nous a ouvert la porte de cette vie véritable. La pierre du tombeau a été enlevée. La mort n’a pas gagnée. Christ est vraiment ressuscité, le ciel s’est ouvert, nous faisant contempler les réalités d’en haut dont nous parlait saint Paul. La vie mes amis n’est pas un éternel recommencement. Nous ne croyons pas à la réincarnation. Nous croyons à la Résurrection. La vie a un sens, une direction. Avec le Christ nous savons désormais où nous allons, vers où nous avançons. C’est aux réalités d’en haut que nous sommes appelés, c’est à la vie éternelle que nous sommes invités, c’est à la vraie vie que nous sommes convoqués. Quel beau projet le Seigneur Dieu nous réserve !
Ce projet nous dit saint Paul, nous pouvons y parvenir si nous ressuscitons avec le Christ, si nous vivons ce passage de la mort à la vie, avec Lui. Saint Paul à l’audace de nous dire que cela se vit dès aujourd’hui. La nouveauté inouïe du message chrétien, de l’Evangile de Jésus Christ ressuscité, c’est qu’il existe un remède contre la mort, contre l’enfermement, contre la désespérance, un remède de l’immortalité. Ce remède qui nous ouvre à la vraie vie existe mes amis. Dieu, en Jésus Christ ne fait pas que nous montrer de loin cette réalité d’en haut. Il nous donne ce qu’il faut pour y parvenir, pour entrer dans cette vie nouvelle. Ce remède a été trouvé, il est maintenant accessible et même gratuit. Dans le baptême, ce remède nous est donné. Au baptême, une vie nouvelle commence en nous, une vie nouvelle qui mûrit dans la foi et n’est pas effacée par la mort de la vie ancienne. Dès aujourd’hui nous avons accès à cette vie nouvelle par le baptême !
Le jour de notre baptême, nous avons été plongés dans l’amour de Dieu. Par le baptême, je suis en Dieu et Dieu est en moi. Nous sommes en communion. Dieu existe et il est avec nous. Il est proche, attentif, miséricordieux, souffrant avec moi dans mes épreuves, heureux de me voir dans la joie. Il n’est pas lointain, indifférent. Il est mon Père véritable et je suis son enfant bien-aimé. Je reçois de Lui ce dont j’ai besoin pour grandir. Il est présent, uni à moi pour toujours. Et ça change tout mes amis que de savoir cela, de vivre réellement en Sa présence. Je ne suis plus seul.
Le jour de notre baptême, nous avons été plongés dans une vie nouvelle, la vie même du Christ. Dieu en son Fils nous a fait connaître la vraie vie, celle qui a du sens, celle qui ne s’éteint pas, celle qui demeure en vie éternelle. Si nous nous conformons au Christ, si nous essayons de vivre comme Lui, dans le don de nous-mêmes, si nous essayons de faire comme le Christ qui, là où il passait faisait le bien alors nous sommes dans la vraie vie, alors je peux faire de ma vie quelque chose de beau, de grand, de vrai. Et ça change tout que de connaître ce chemin qui ouvre à la vraie joie. Je ne suis pas perdu. Je sais où je vais.
Le jour de notre baptême, plongé en Dieu nous avons reçu l’Eglise comme mère. Et comme une mère, elle nous donne tout ce dont nous avons besoin pour grandir, pour nous fortifier, pour nous ressourcer. Les sacrements sont ces remèdes précieux qu’elle a reçu mission de nous donner. Mais elle nous donne aussi des frères et des sœurs. Elle nous offre des lieux pour partager, pour nous aider, pour nous évangéliser. Et ça change tout que d’être inséré dans une communauté qui vient rompre mon isolement. Ca change tout de savoir que je me m’appuyer sur des frères et des sœurs qui seront là non pas pour me juger mais pour m’aider.
Le baptême est le plus beau cadeau que nous recevons et que l’on peut offrir à un enfant, comme ceux qui seront baptisés en ce jour de Pâques. Ce n’est pas un choix parmi d’autres choix. En plongeant ainsi dans le l’eau du baptême, c’est une vie nouvelle, la vraie vie que nous recevons. Et si nous la prenons au sérieux, si nous acceptons de vivre des promesses de notre baptême chaque jour, alors cela peut transformer nos vies, cela nous fait déjà passer des réalités terrestres aux réalités d’en haut, à la vie de ressuscité, à la vie éternelle. Voilà pourquoi nous chantons de tout notre cœur l’alléluia. Christ est vraiment ressuscité. Amen
Père Mickaël Le Nezet, curé.