Carême:
 
Frères et sœurs, nous sommes entrés en Carême depuis quelques jours et vous savez que le temps du Carême est un temps qui est orienté vers Pâques, la célébration de la Résurrection du Christ. Et nous chrétiens, nous savons que cette résurrection du Christ nous est acquise. Nous savons que la victoire du Seigneur sur le mal et sur la mort, c’est notre héritage. Mais nous savons aussi que si nous voulons profiter de plus en plus de cet héritage, alors, il faut nous rapprocher de Dieu et de Jésus.
Et bien, ces 40 jours de Carême nous sont donnés pour cela, pour nous aider à nous ajuster à Jésus, parce que l’on ne peut pas marcher derrière Jésus sans ordonner sa vie à celle du Christ, sans se remettre en cause,
 
sans corriger ce qui ne vient pas de Dieu dans notre façon de vivre, sans affermir notre « oui » au Seigneur et notre rejet du mal et du péché. Et comment peut-on affermir notre « oui » au Seigneur ou notre rejet du péché sinon face à la tentation ou dans l’épreuve. Voilà pourquoi l’évangile d’aujourd’hui nous rapporte cet épisode de la tentation de Jésus au désert. Cela veut dire que pour le combat spirituel qui sera le nôtre, nous avons à apprendre de Jésus, nous avons à prendre exemple sur lui.
 
 
Confiance…
 
Alors que nous dit cet évangile ? Et bien, premièrement, Jésus est conduit au désert où il va être tenté par le diable, et il y est conduit … par l’Esprit! Vous voyez, Jésus n’est pas seul. Il ne s’est pas perdu au désert.
 
Jésus se rend au désert accompagné par l’Esprit. Et bien, frères et sœurs, dans nos moments de désert, dans nos moments de doute, dans tous ces moments de sécheresse dans la prière ou quand nous sommes pensons que le Seigneur nous a abandonné parce que nous ne sentons plus sa présence à nos côtés; quand nous sommes tentés de nous révolter contre le Seigneur, rappelons nous ce que dit l’évangile d’aujourd’hui: Jésus a été conduit au désert par l’Esprit. Et si l’Esprit était présent à côté de Jésus dans ses épreuves, dans ses tentations, cela veut dire qu’il est présent aussi à nos côtés, dans nos propres épreuves. La Bonne Nouvelle c’est que l’Esprit Saint nous accompagne toujours, que nous ne sommes pas seuls parce que l’Esprit du Seigneur, l’Esprit Saint est toujours avec nous.
 
Maintenant, si l’Esprit du Seigneur accompagne Jésus, s’il le conduit au désert, cela veut dire que Jésus va vivre quelque chose qui va le fortifier, qui va le faire grandir. Dans nos déserts, dans nos épreuves, il y a donc toujours quelque chose à apprendre. Cela ne veut pas dire que nos épreuves sont voulues par Dieu, cela veut dire que Dieu va s’en servir pour nous apprendre quelque chose qui nous fera grandir en lui, pour nous rapprocher de lui. Alors quand l’épreuve se présente, restons tournés vers Dieu en confiance. On peut, dans l’épreuve être submergé par la douleur ou, dans notre péché, être broyé par notre misère, mais il faut toujours garder à l’esprit que si le Seigneur a permis l’épreuve que nous traversons, s’il n’a pas pu l’éviter, c’est qu’il va nous aider à en tirer quelque chose de bon pour nous. Dans la lettre aux Romains il est écrit: toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu, c’est à dire de ceux qui restent tournés vers le Seigneur, parce que le Seigneur retourne toujours le mal en bien.
 
Voyons maintenant comment le diable s’y prend. Dans les 3 tentations, le malin, le diable essaie de rompre la relation entre Jésus et son Père. Dans la 1ère tentation, en poussant Jésus à se servir lui-même: « ordonne à cette pierre de devenir du pain ». C’est la tentation de l’avoir, de la possession et de la richesse. La seconde est la tentation de la puissance et de la domination: « je te donnerai tout ce pouvoir et la gloire de ces royaumes ». Enfin la troisième est celle du prestige, du paraître: « il donnera pour toi, à ses anges, l’ordre de te garder « . L’avoir, le pouvoir, le paraître sont des lieux dans nos vies où s’exercent toujours le pouvoir du malin. Jésus a été tenté dans ces domaines lui aussi, et il a répondu avec la Parole du Père et en faisant toute confiance au Père.
 
 
… et action de grâce.
 
Au fur et à mesure que nous avancerons pendant ce Carême, vérifions nous aussi que ce qui nous inspire dans nos actions, c’est la confiance en la bonté du Seigneur, et non la crainte de ne pas être exaucé. Vérifions que nos actions expriment notre reconnaissance envers Dieu, qu’elles sont gratuites et non calculées. Dans la 1ère lecture, c’est cette reconnaissance des Hébreux pour le Seigneur qui les a sortis d’Egypte, de l’esclavage, de l’oppression, qui les pousse à apporter au Seigneur les prémices de leurs récoltes, qui les poussent à l’action de grâce. La seconde lecture, de la même façon, nous invite, nous chrétiens, à l’action de grâce car c’est avec le cœur que l’on croit, nous dit st Paul, et que l’on devient juste.
 
Ce temps du carême est le temps privilégié pour approfondir notre confiance en Dieu et notre foi qui en est indissociable et c’est dans cet esprit que doivent s’inscrire nos sacrifices de carême. Sacrifice vient du latin « sacrum facere », cela veut dire « rendre sacré », « rendre saint », un sens très éloigné du renoncement que nous lui donnons aujourd’hui. Alors confions ce temps de Carême au Seigneur, entrons avec confiance dans ce chemin d’humilité et de pauvreté de cœur, parce que c’est l’Esprit qui nous accompagne et qui nous conduit et il va nous monter lui, comment vivre vraiment en Fils de Dieu. Amen.
 
 
Père Daniel Martin.