Nous accueillons ces textes de la Parole de Dieu dans ce contexte de rentrée paroissiale. Ces textes nous invitent à mieux entendre la mission d’une paroisse, la mission de la communauté chrétienne que nous sommes. De par notre baptême nous sommes membre du peuple de Dieu et devenus disciples missionnaires. C’est notre véritable identité : disciples-missionnaires. Et encore une fois, le modèle du chrétien, le modèle du disciple missionnaire, c’est la personne même du Christ Jésus. C’est vers Lui que nous nous tournons sans cesse car, toute la vie de Jésus, sa manière d’agir avec les pauvres, ses gestes, sa cohérence, sa générosité quotidienne et simple, et finalement son dévouement total, tout est précieux et parle à notre propre vie. EG 265 Et que nous dit l’Evangile d’aujourd’hui ? Deux choses : Jésus fait bon accueil aux pécheurs et, tel le bon berger, il va dehors, chercher la brebis qui est égarée. Voilà deux indications enrichissantes adressées à notre communauté, à chacun de nous aujourd’hui.

 

« Faire bon accueil au pécheurs ». Près de Jésus on aimait s’approcher. Près de Lui, les personnes malades retrouvaient la santé, les personnes éprouvées étaient consolées. Les affamés recevaient la nourriture, les épuisées pouvaient se reposer. Tout pécheur recevait le pardon. Les exclus, les montrés du doigt, les stigmatisés n’étaient jamais rejetés, jugés ou condamnés. Jésus non seulement faisait bon accueil à chacun mais il redonnait vie et espérance et même un sens à la vie des hommes et des femmes qui se tournaient vers Lui. Telle doit être aussi la mission de l’Eglise, la mission de notre communauté chrétienne. L’Eglise n’est pas un club privé où l’on se retrouve pour son confort personnel, pour une satisfaction spirituelle, ou entre gens bien-pensants. L’Eglise n’est ni un faire-valoir pour personne en manque de reconnaissance ni un distributeur de bonne conscience comme s’il suffisait de venir à la messe le dimanche pour garantir son salut. L’Eglise est appelée à être sans cesse une maison paternelle ouverte, accueillante pour tous. Elle ne peut être une douane comme aime le rappeler le pape François. Pas une douane mais une maison, la maison commune où tous les hommes peuvent trouver une place. Où il y a de la place pour chacun avec sa vie difficile, avec sa vie fragile, avec sa vie imparfaite. L’Eglise est la maison où il fait bon venir se poser devant le Christ Jésus comme nous vous le proposons le premier vendredi de chaque mois, dans l’adoration du Saint Sacrement. L’Eglise est la maison où Jésus nous donne la nourriture nécessaire pour grandir dans notre foi, comme tous les dimanches et en semaine dans le sacrement de l’Eucharistie. L’Eglise est la maison de la miséricorde où Jésus nous donne son pardon, comme les samedis matin dans le sacrement de la réconciliation. L’Eglise c’est aussi les maisons d’Evangile que nous allons poursuivre et relancer dès le 25 septembre autour du livre des Actes des Apôtres. L’Eglise est la maison des amis de Jésus. Elle n’est pas une maison de vacances où on vient quand on a le temps. Elle n’est pas une maison secondaire qui sert quand on en a besoin. L’Eglise, la communauté chrétienne est notre maison principale où nous recevons tout ce dont nous avons besoin et où tous ceux qui frappent trouvent la porte grande ouverte. Mes amis, faisons de notre communauté chrétienne un lieu accueillant, ouvert à tous ; un lieu ressourçant, un lieu de convivialité et de fraternité. Biens des propositions seront faites en ce sens tout au long de l’année. Ne manquons pas aussi ces rendez-vous.

 

Deuxième indication de l’Evangile : le berger n’a pas peur de laisser les 99 brebis pour aller chercher celle qui est perdue. Jésus n’a pas peur de sortir ! Mais aujourd’hui la parabole est inversée car nous n’avons plus qu’une brebis dans l’enclos alors qu’il y en a 99 qui sont perdus alors que nous passons beaucoup de temps à nous occuper de celle qu’il nous reste sans nous laisser bousculer par le fait de savoir qu’il y en a tant qui ne sont pas là. J’aimerais ici rappeler quelques propos du pape François qui doivent nous interpeller. « Nous ne pouvons pas rester enfermés dans la paroisse, dans nos communautés quand tant de personnes attendent l’Evangile. Cette Eglise en sortie est donc plus qu’une Eglise accueillante. Ce n’est pas simplement ouvrir les portes pour qu’ils viennent, pour accueillir, mais sortir pour chercher et rencontrer. Pensons avec décision à la pastorale en partant de la périphérie, en partant de ceux qui sont les plus loin, de ceux qui d’habitude ne fréquentent pas la paroisse. » C’est encore une fois l’appel pressant que je voudrais vous adresser. L’expérience de la caravane m’a convaincu de cela. Encore aujourd’hui des personnes prennent contact avec la paroisse parce qu’il y a eu d’abord cette rencontre toute simple, cette visite, cette présence gratuite dans les villages. Je préfère aujourd’hui que nous organisions moins de chose pour les chrétiens habitués et qui en demanderont toujours plus et que nous passions plus de temps à aller à la rencontre de ceux qui se sont éloignés de l’Eglise ou dont l’Eglise s’est éloignée. Je me réjouis déjà sur notre paroisse de ce qui se vit, au cours des préparations au baptême, lors des signations dans les villages, dans le quartier Yolande avec les enfants et les mamans, dans les visites assurées par le service évangélique des malades auprès des personnes seules et malades, dans l’accueil assuré par le Secours Catholique mais aussi dans les investissements des uns et des autres dans des associations au service des personnes. Beaucoup d’initiatives personnelles existent déjà et c’est un bien. Mais je voudrais inviter ceux qui le souhaitent à rejoindre une équipe pour, avec un véhicule que la paroisse va acquérir prochainement aller de village en village, une matinée, rencontrer les personnes, non pas les évangéliser par des discours, mais les visiter, les rejoindre par ce presbytère ambulant sur 4 roues. Je voudrais vous faire ressentir ce que j’ai moi-même vécu avec la caravane : la joie de porter la consolation, la tendresse et la bonté de Dieu pour tous les hommes.

 

La foi chrétienne, la foi en Jésus Christ n’est pas à côté de la vie des hommes, au contraire, la foi en Jésus Christ est au service de l’homme, de son épanouissement. Elle redonne du sens, elle ouvre à l’espérance. C’est une chance que de pouvoir connaître Jésus Christ et nous devons de plus en plus le dire autour de nous, à commencer par nos familles et de pouvoir en vivre nous-mêmes en nous donnant du temps dans notre maison commune, l’Eglise. Que cette année pastorale qui s’ouvre devant nous en soit le moment favorable. Amen.

 

Père Mickaël Le Nezet, curé.