« Il est écrit : L’homme ne vit pas seulement de pain. »

Le récit des tentations de Jésus au désert suit immédiatement la généalogie de Jésus : cette généalogie remontait jusqu’à «  un tel,  fils d’Adam, fils de Dieu ».
En posant à Jésus la question : « Si tu es fils de Dieu… » le diable remonte et s’attaque à la racine de « l’homme », à son origine divine, pour l’en extirper. Les séparer. Diabolos en grec veux dire « diviser, disperser ».

Comment Jésus répond-il au diable ? Comment va t-il déjouer ses pièges ? Comment va t-il changer le cours de l’histoire humaine qui avait basculé ?

En nous racontant Jésus tenté par le diable au désert, c’est en effet le chapitre 3 de la genèse qui est en train de se rejouer. Adam et Eve étaient tentés par le serpent, qui parvenait à leur faire manger du fruit de l’arbre interdit.

La lecture de Saint-Paul nous aide à comprendre ce qui leur a manqué : il cite l’Écriture : « la parole de Dieu est tout prêt de toi, elle est dans ta bouche et dans ton cœur ». Au serpent qui tord et détourne la parole de Dieu, Eve redit la parole de Dieu correctement , mais ensuite, patatras, ils suivent le serpent ! Adam et Eve avaient donc bien la parole de Dieu dans la « bouche », mais elle n’était pas encore passée dans leur « cœur »
Prenons un exemple. Quand vous avez un bébé à nourrir, s’il garde la nourriture dans sa bouche sans avaler, il ne se nourrit ou pas.
Si ça descend, si ça passe dans l’estomac alors ça va nourrir !

Jésus répond au diable avec la parole de Dieu, comme Eve, mais cette parole de Dieu a gagné son cœur. Jésus a avalé et digéré la parole de Dieu : son humanité est habitée par Dieu. Il nous aide à faire ce passage là. Alors le démon va échouer dans son entreprise de déstabilisation et s’éloignera « pour quelques temps ». Prendre un temps de silence après la communion, c’est justement pour descendre au fond du cœur. Sinon, cela ne nourrit pas, on communie superficiellement, comme Adam et Eve.

Cette semaine j’ai rencontré une personne qui connaît de grandes épreuves dans sa vie, des déserts. Elle m’a dit cette chose au milieu de grandes tristesses : « J’ai avec moi une bible ».

Réfléchissons : comment répondons-nous au diable ?
Se croire à l’abri des tentations serait être inconscients du danger et balancer l’évangile.
Plongeons ensemble dans la parole de Dieu, sinon, nous n’aurons rien pour nous défendre !
Le chasseur africain part dans la brousse avec sa sagaie. S’il est attaqué par le lion, il aura de quoi se défendre.
Si vous et moi traversons le désert sans arme, précisément sans la parole de Dieu, c’est perdu d’avance.
Une Parole pas seulement lue, mais vivante en nous comme le cœur aspire et souffle ! Vivante de l’Esprit Saint, le souffle de Dieu. Alors le cœur de Jésus vient à bout du diable.
Les fiches de Carême éditées par le Diocèse, les groupes du Rosaire, les maisons d’évangile, les diverses formes de partage de la Parole sont une arme.

Je vous invite sérieusement à ouvrir la Bible.
Une connaissance extérieure, on s’en fout : ça ne manque pas de crétins, chez les athées, les croyants et les chrétiens pour citer la Parole de Dieu, mais ça ne leur sert à rien et encore moins aux autres. Ils la citent soit avec la fourberie du diable, soit avec la candeur naïve d’Eve.
C’est d’une connaissance intérieure, cordiale, de la parole de Dieu dont nous avons besoin ! Une connaissance pas seulement de la « lettre » mais de « l’esprit ». Jésus donne l’Esprit. Car Jésus est ressuscité, il est le nouvel Adam, le Fils nous réunissant à Son Père, à un cœur débordant d’un amour infini.

Avons-nous une Bible avec vous ? Demandons-nous l’Esprit saint avant de la lire ?
Si c’est bien le cas, vous et moi nous ressortirons du désert comme Jésus, prêts pour la mission.
Si ce n’est pas le cas, nous ne ressortirons pas du désert : nous terminerons déchiquetés dans l’estomac d’un lion affamé.

Marie est la mère de Jésus. Vous le savez, son Immaculée Conception ne vient pas d’elle-même, elle vient des mérites de son fils. Le cœur de Marie est donné à Dieu parce que le cœur de Jésus est donné à son Père, et par anticipation, 33 ans à l’avance Dieu fait profiter Marie de ça.
Marie est la nouvelle Eve, tendant à l’humanité le cœur de son fils.

Vivons avec elle de la Parole de Dieu, et le monde saura où trouver à manger à sa faim.