Défunts 2018

Jésus vient de nous parler d’un « châtiment éternel » et d’une « vie éternelle ». C’est pourquoi ce récit est appelé le jugement dernier. QU’APPRENONS-NOUS SUR LE JUGEMENT DERNIER ? 4 points.

1° Il n’y a pas de date
Jésus ne dit pas « la fin du monde arrivera en 1984, en 2000 ou dans 3728 ». Le temps, le moment, toute curiosité à ce sujet est évacuée. – Quand on lui demandait « c’est pour quand ? », Jésus répondait que ça ne nous regardait pas- .

2° Le jugement dernier est centré non sur une date mais une personne : « le Fils de l’homme». Les études du pape émérite Benoît 16 à ce sujet sont très intéressantes.
Cette expression énigmatique appartient à l’Ancien Testament, aux visions du prophète juif Daniel, qui voyait, face aux bêtes venues des profondeurs, se dresser l’homme venu dans haut.
En gros cela signifiait simplement « homme », mais l’homme tel qu’il devrait être en réalité ; par opposition avec la bestialité.
Jésus aime reprendre cette expression ancienne et énigmatique et se l’attribuer ; et il lui donne une forme nouvelle, un sens nouveau, relié à lui-même et à son activité.
Jésus a une conception tout à fait particulière, propre à lui du Fils de l’homme. Benoît 16 dit : Jésus réalise une « fusion » entre la vision de Daniel sur le Fils de l’homme, et la prophétie d’Isaïe sur un serviteur souffrant. Le Fils de l’homme jugeant les nations s’identifie aux plus malheureux (l’affamé, l’assoiffé, le persécuté, l’étranger, l’emprisonné…) et leur rend justice.
Le Fils de l’homme, c’est Jésus. Et Jésus jugera comme il a jugé sur terre, pas différemment.

3° Le jugement dernier porte notre attention sur « le plus petit » plutôt que le grandiose.
Nous sommes renvoyés à notre action présente, quotidienne vis à vis des plus « petits » de ce monde. Nous serons jugés sur cette base. Remarquons ceci : Jésus dénonce ce qui n’a pas été fait : « vous ne m’avez pas donné à mangé, à voir, vous ne m’avez pas visité » . On médite sur nos actions, mais pas assez sur nos omissions.
Jésus parle clairement de « châtiment éternel ». Le « diable et ses anges » vivent dans cet état. C’est un état de séparation éternel de Dieu. Ce n’est pas une décision arbitraire et injuste de Dieu, c’est une décision arbitraire et injuste du diable et de ses anges. Leur truc c’est de vouloir prendre la place de Dieu et d’être servi par des esclaves qu’ils détestent. C’est un « feu » dit Jésus. Non pas un feu de joie, de lumière, mais un feu insupportable et dévorant car constitué de haine, de méchanceté.
A quoi sert de construire une tour de cent étages si elle est construite par des philippins dont on a retiré les papiers, payés une misère et logés comme des rats ?!
A quoi bon baver sur un héritage familial, tuer père et mère, sacrifier frères et soeurs : vaut-il la peine de se priver de l’héritage de Dieu pour quelques biens exposés aux mites et à la rouille ?
Un proverbe gitan me paraît bien entrevoir le feu dont Jésus parle ; c’est dans une BD que m’a prêté notre diacre, le voici : ozelzaro khal peski piri : « l’acide attaque son propre récipient ».
Il est écrit dans la Bible, rien d’impur n’entrera dans le royaume de Dieu. Aucune hypocrisie, mensonge, trace d’orgueil, rien de ça dans le ciel : ça reste à la porte, ça n’entrera pas.

4° Dieu partage le Jugement avec des hommes
Le livre de la Sagesse témoigne dans les siècles précédant celui de Jésus, d’une foi juive en l’immortalité. Et il y a une chose étonnant dite au sujet des âmes des justes dans la main de Dieu : « Au temps de la visite de Dieu….Ils jugeront les nations, ils auront pouvoir sur les peuples, et le Seigneur régnera sur eux pour les siècles. » Quelle surprise pour nous d’entendre ça !
Le jugement sera exercé non seulement par Dieu mais par des hommes aussi, des « justes ». La vie de Jésus est en elle-même un jugement, car il est le Juste, l’homme par excellence ; mais il s’associe ses compagnons de route. Jésus a dit ainsi à ses douze compagnons qu’ils jugeraient les 12 tribus d’Israël.
Donc, nous ne serons pas jugés par Dieu seul, mais par Dieu et des hommes justes. Le jugement dernier, ce n’est pas un homme seul comparaissant devant un Dieu capricieux et seul. Le jugement est exercé, partagé conjointement par Dieu et une humanité juste. Ce ne sera pas inhumain mais au contraire divin et plein d’humanité. Dieu garantit nos droits, un peu comme il y des jurés pour assister les magistrats. Ce jugement sera conforme à la sainteté de Dieu et de l’humanité.
Cela nous donne aussi une idée plus attrayante et réelle de la « vie éternelle ». La « vie éternelle » est une vie où les humains exercent des responsabilités : dans le ciel, ils ne sont pas passifs, spectateurs, au contraire ils sont perpétuellement en état de création, investis de responsabilités, de missions par Dieu.

En conclusion :
1° Tu ne connais pas la date du Jugement alors applique-toi dès aujourd’hui
2° Maintenant tu connais le « Fils de l’homme » donc tu ne pourras pas dire : je n’étais pas au courant !
3° Il y a autant de péché par omissions que par actions.
4° Le jugement de Dieu est le plus humain qui soit, il n’y a aucun doute là-dessus.

Je vous invite à retenir ce proverbe gitan : « l’acide attaque son propre récipient ». Il ne sert à rien de pleurer nos morts si nous portons la mort en nous.
Trouvons et chassons cet « acide » de nos vies car il ne pourra pas entrer dans le Royaume de Dieu, il ne pourra pas se tenir en présence de Jésus, il dévore nos vies de l’intérieur, il nous empêche de faire le bien, il nous détruit, et ce n’est pas cela que Dieu veux pour nous et notre prochain.
Au soir de notre vie, nous serons jugés sur l’amour » dit saint Jean de la Croix.