« Celui qui vous donnera un verre d’eau
au nom de votre appartenance au Christ,
amen, je vous le dis,
il ne restera pas sans récompense ».

Essayons de méditer sur ce « verre d’eau ».

Apparemment, c’est pas grand chose un « verre d’eau ».
Mais voyons ça.

– Père Christophe, as-tu reçu quelque chose au nom de ton « appartenance à Jésus » ?

Si je remonte à mon enfance, oui je me souviens, mon grand-père et ma grand-mère m’ont offert pour ma communion ou profession de foi un truc dont je savais pas trop quoi faire, et dont je n’ai d’ailleurs pas fait grand chose. C’est une sorte de chaîne dorée avec des grains grenats et une croix au bout. J’ai compris que ça avait un lien avec Jésus et Dieu.
En fait, je l’ai toujours gardé, dans sa petite boîte en plastique noire avec du coton au fond et l’étiquette dessus marquée Bretignolles sur mer. J’aurai pu le perdre, l’oublier, mais je l’ai toujours gardé, rangé quelque part.
Ca doit donc être important pour moi.
Mes grand-parents étaient contents que je suive Jésus (disons aussi la tradition familiale) : leur petit-fils faisait un pas vers Jésus et ils ont pensé à ça comme cadeau.
Je l’ai toujours, alors que pendant des décennies il dormait dans la boîte.
Cela fait partie de ces petites choses dont l’importance ne vous saute pas aux yeux, mais finalement en y repensant ça m’a été donné en tant que chrétien, pour m’encourager dans cette voie.
Sur le Tour de France, c’est pas rare que les gens tendent une bouteille pour que les gars ils boivent et gardent des forces.

– Père Christophe, qu’as-tu reçu encore au nom de ton « appartenance à Jésus » ?
– Ah bon ? Y’a encore quelque chose ?!
• Cherches bien !

Ah oui, au collège ou lycée j’allais au groupe de prière (c’était une école privée, St Joseph à Carpentras), et un gars nous parlait de Jésus, et il nous donnait des fiches en carton un peu épais, de couleurs, avec dessus une belle carte, image, et dedans des prières avec une belle écriture.
Je les ai toujours. Elles ne sont pas parties à la poubelle. Elles n’ont pas disparu dans les déménagements. Elles sont dans mes effets personnels. Dans des cartons, mais bien-là. Je ne les ai pas relues, mais après tout quand l’eau est bue, elle est bue qu’une fois : après ce sera d’autres verres, une autre eau.

– Père Christophe, aurais-tu quelque chose à ajouter ?

– Hé bien, je m’aperçois qu’il y a beaucoup de verres d’eau ! Et si je vais maintenant au plus récent, je peux te dire Seigneur que c’est pas un verre mais une citerne que je reçois :
on me prête un logement (en m2 je me tais pour pas m’attirer les critiques)
un salaire tous les mois sur mon compte bancaire
l’électricité et le chauffage offerts aussi par les paroissiens, décidément forts généreux avec leurs prêtres dont – même si ce sont des brêles-, ils assurent le soutien à cause de Jésus.

Et puis aussi quand je suis devenu prêtre, la famille et les proches voulaient comme pour les mariages faire un cadeau. J’allais pas faire une liste d’objets religieux : je n’avais pas de voiture et c’est de ça dont j’avais besoin. Ça m’a permis d’acheter ma première voiture, une Citroën saxo bic d’occasion.

• Père Christophe, tu as quoi maintenant ?

• Cher Jésus, euh… tu crois que c’est vraiment le lieu pour en parler ?

• Essaies toujours!

• Hé bien, comme le pape était allemand, j’ai pris une voiture allemande…

• Tiens donc ! Alors c’est pas « un verre », ni une citerne : c’est une mer, un océan que tu reçois en mon nom !

• Cher Jésus, j’essaie de parler de toi, et je vois bien que tu peux faire parler les muets ; j’essaie d’agir en ton nom, et je vois bien que tu fais des miracles malgré ce que je suis. Quand je te donne un, tu me donnes cent. Quand je te prends un, tu essuies après mes larmes. Et je sais que les larmes de tes enfants remplissent un « verre », une citerne, un océan. Et aussi parce que tes amis l’ont écrit, je comprends que tes larmes Jésus, sont les seules à pouvoir remplir l’infini du Ciel pour nous l’offrir en cadeau. Amen.