Le pélerinage de confiance de Taizé à Riga

Emmitouflée dans mon manteau, mon bonnet, confondant légèrement la
Lettonie avec la Laponie, j’arrive avec le groupe du diocèse au-dessus
de la ville de Riga. Du haut du ciel, je contemple les forêts, les lacs
gelés, la nature, à si peu de distance de la ville. Nous atterrissons et
là, première découverte, et non, tout n’est pas comme prévu : il n’y a
pas de choc thermique ! Dans sa bonté, le Seigneur nous a donné la grâce
de vivre quelques jours sous un climat propice ! Deo Gratis.
Le lieu de notre accueil est tout d’abord la paroisse Saint François,
qui héberge à proximité le séminaire des prêtres catholiques de
Lettonie. Nous sommes accueillis avec des sourires et des regards
bienveillants, du thé chaud, des petits gâteaux et la bonté des
paroissiens de Riga. L’icône de Jésus Miséricordieux, si belle, est
présente dans la paroisse. Saint François nous accueille également aux
pieds du Sauveur.
Ensuite, nous sommes répartis par 2 ou 3 dans des familles ou d’autres
lieux d’accueil.
Seconde découverte : notre paroisse jouxte une autre église, orthodoxe
cette fois-ci. La voici :
Ensuite, de mon côté, j’arrive chez les Sœurs de Mère Teresa, les
Missionnaires de la Charité. Nous sommes, tels des pèlerins, logés dans
la pièce où sont habituellement accueillis les sans-abris. Quelle joie
d’être accueillis par ce regard profond de Mère Teresa qui orne les murs
et la gentillesse des Sœurs ! C’est une belle sobriété heureuse à
laquelle nous sommes appelées à vivre cette semaine.
Les temps de prières rythment les jours : le matin, le midi et le soir.
Cet office liturgique œcuménique est d’une grande beauté et procure une
douce paix à l’âme. Le temps que je préfère, c’est la prière du soir à
Kippsala, quand nous sommes dans la pénombre, unissant nos voix et nos
cœurs aux intentions du monde. Il y a aussi la méditation de Frère
Alois, qui à chaque fois est percutante de vérité, juste géniale en
fait, avec sa voix qui exprime une paix profonde, celle qui vient du
cœur. Saint Séraphim de Sarov nous dit : « Acquiers la paix à
l’intérieur de toi, et des milliers autour de toi la trouveront ». Comme
cela est vrai de cette communauté qui rayonne la paix et la charité !
Le matin, nous nous retrouvons après la prière en petite équipe pour
réfléchir ensemble, à partir de l’Evangile, de textes bibliques et de
textes de réflexion. C’était, en y repensant, de beaux moments de
fraternité et d’échanges. Echanger autour de notre foi et de notre
monde, avec des jeunes polonais, lituaniens, irlandais, néerlandais est
une chose qui n’arrive pas tout les jours et cela ouvre notre regard à
la situation des églises dans le reste de l’Europe.
Le dernier jour était vraiment émouvant, car nous sommes restés ensemble
pour chanter et prier. Nous avons découvert en l’autre le visage d’un
frère, d’une sœur, de Jésus Christ.
Un autre jour, nous sommes allés visités un centre qui s’occupe de
l’insertion des prisonniers dans la société : le centre Saint-Luc.
L’après-midi, le programme est plus libre. Chacun choisit l’atelier
auquel il souhaite participer. J’ai choisit un atelier « la marche vers
la liberté », qui offrait le témoignage de personnes vivants sous
l’URSS, pris à parti par le KGB mais qui parlait aussi de la marche vers
la liberté, c’est à dire l’indépendance de la Lettonie. Touchant et
intéressant.
Un autre après-midi, j’ai été découvrir la spiritualité de Mère Marie
Skobtsova. Une sainte orthodoxe, au parcours atypique et modèle d’une
spiritualité de l’accueil de l’autre, dans toutes ses différences. A
Paris, elle s’était dévouée aux réfugiés russes de la capitale. Elle
sauva de nombreux juifs pendant la guerre et termina sa vie dans les
camps, toujours en aidant les autres et en étant intimement unie à Dieu
par la prière.
Ce qui est aussi génial avec Taizé, c’est l’échange avec des personnes
protestantes et orthodoxes. Deux protestants, une fille et un garçon,
m’ont marqué particulièrement. Martin, étudiant en théologie était
vraiment un exemple édifiant de foi et d’ouverture œcuménique.
Le dernier après-midi enfin, nous nous sommes retrouvés pour des
ateliers entre français. Mais au bout de quelques jours, cela fait du
bien de reparler sa langue maternelle.
Entre les différents moments, bien sûr il y a les temps de découverte de
la ville. Personnellement, j’en ai profité pour découvrir un Musée d’Art
Moderne, pour sillonner les marchés de Noël et oui, cela aussi c’est
important, prendre du temps pour prier personnellement.
Enfin, il y a eu la veillée de prière qui précéda la fête du Nouvel An.
Cette petite fête commença avec les feux d’artifice tout autour de nous,
avec des danses, de la joie et bref, un bon début d’année 2017 !
Que retenir de ce pèlerinage de confiance ?
Jésus, oui, j’ai confiance en toi. Infiniment. J’ai aussi confiance en
l’humanité, quand elle aime, quand elle s’unit pour le bien de tous.
Vive la communauté de Taizé et merci aux organisateurs du pèlerinage, en
particulier à notre évêque Mgr Colomb et à Sr Bénédicte !
Que Dieu vous bénisse tout au long de cette année.
Céline