Ainsi commence aujourd’hui ce temps de l’Avent qui nous prépare aux
célébrations de Noël. Le prophète Isaïe m’a inspiré pour mieux
comprendre le sens de ce temps. Il nous lance une invitation : « _Venez,
montons à la montagne du Seigneur, à la maison du Dieu de Jacob, qu’il
nous enseigne ses chemins et nous irons par ses sentiers _». Tout est
dit mes amis dans cette phrase de ce que nous allons vivre durant ces
quatre semaines.

« _Venez, montons à la montagne du Seigneur _». C’est tout d’abord une
invitation à prendre de la hauteur. Noé lui-même nous dit Jésus a pris
de la hauteur en entrant dans l’arche. Et cela lui a permis d’être
préservé du déluge, d’être protégé des flots en furie. L’arche dans
laquelle il est entré, cette maison de Dieu finalement, lui a permis de
ne pas être englouti et ainsi de rester en vie. Nous aussi nous
rencontrons dans nos vies bien des courants contraires. Nous aussi nous
risquons parfois de nous laisser engloutir par le flot des difficultés,
des contrariétés et des épreuves. Nous aussi nous avons souvent besoin
de prendre de la hauteur. Prendre de la hauteur est toujours nécessaire
pour savoir faire la différence entre l’essentiel et l’accessoire, entre
le superflu et le nécessaire, entre ce qui a de l’importante et ce qui
en a moins. Voilà pourquoi sans doute on avait autrefois l’habitude de
considérer le temps de l’Avent comme un petit carême car nous le
percevons-bien il est un appel à un certain dépouillement, pour nous
préparer à recevoir Celui-là seul qui peut véritablement combler notre
vie, notre Seigneur Jésus Christ, celui qu’en ce temps d’Avent nous
appelons l’Emmanuel, Dieu avec nous.

Mais il ne s’agit pas seulement de prendre de la hauteur. Généralement
on gravit une montagne pour observer, pour regarder plus loin. D’où
l’invitation à la vigilance dans l’Evangile. « _Veiller _» nous dit
Jésus. Cette parole me fait penser à ce beau passage dans le livre
d’Habaquc. Le prophète nous livre cette parole : « _Je vais me tenir à
mon poste de garde, rester debout sur mon rempart, guetter ce que Dieu
me dira, et comment il répliquera à mes plaintes. Alors le Seigneur me
répondit : Tu vas mettre par écrit une vision, clairement, sur des
tablettes, pour qu’on puisse la lire couramment. Si elle paraît tarder,
attends-la : elle viendra certainement, sans retard._ » Je rencontre
tellement de personnes qui traversent des moments de doute, de remise en
question et qui attendent un signe, une vision, une réponse de la part
du Seigneur. Et parfois ils s’impatientent, baissent les bras, se
découragent. Le temps de l’Avent est le temps de l’attente, pour
accueillir une promesse et ainsi pour entrer dans l’espérance. Car nous
le croyons nous aurons une réponse à nos questions, nous aurons une
réponse à nos attentes. Et cette réponse, c’est Jésus Christ que nous
accueillerons dans la nuit de Noël. Il est la lumière qui nous éclaire
et nous guide. Et cette lumière nous l’accueillerons le 11 décembre à
17h sur le parvis de l’Eglise avant la messe qui aura lieu
exceptionnellement le dimanche soir. Mais cette attente n’est pas un
moment de passivité. Nous pouvons la vivre en priant avec plein
d’espérance au cœur, dans l’attente de sa venue : « _Viens Seigneur
Jésus. Viens_. »

Enfin, l’évangéliste nous parle de Noé qui construisit son arche pour
être à l’abri du déluge. Cette arche était un lieu de sécurité pour lui,
un lieu de réconfort et de paix. L’arche c’est aujourd’hui l’Eglise. Et
cette Eglise doit aussi être un lieu de sécurité, un lieu où nous
pouvons attendre avec confiance la venue du Seigneur, un lieu pour
trouver le réconfort, la consolation, la lumière qui réchauffe et qui
éclaire. L’Eglise doit devenir un havre de paix pour tous les hommes et
œuvrer elle-même pour la paix entre les hommes. C’est le sens de cette
semaine de la paix que nous allons vivre en communauté du 5 au 11
décembre. Comment en effet nous préparer à accueillir notre Seigneur, le
Prince de la paix sinon en nous investissant pour que cette paix soit
annoncée, célébrée et partagée. C’est toute la démarche que nous
proposons et à laquelle nous avons voulu associer tous les hommes et
femmes de bonne volonté de la ville de Surgères qui se retrouveront pour
une marche de la paix le samedi 10 décembre. Et vivre cette semaine plus
intensément sera une belle manière de vivre ce temps de l’Avent. Le pape
Jean XXIII écrivait à la fin de sa belle encyclique _Pacem in terris _:
« _Que le Christ, enfin, enflamme le cœur de tous les hommes et leur
fasse renverser les barrières qui divisent, resserrer les liens de
l’amour mutuel, user de compréhension à l’égard d’autrui et pardonner à
ceux qui leur ont fait du tort. Et qu’ainsi, grâce à lui, tous les
peuples de la terre forment entre eux une véritable communauté
fraternelle, et que parmi eux ne cesse de fleurir et de régner la paix
tant désirée »._ Ce ne sont pas que des mots. C’est bien ce que nous
attendons dans la confiance et l’espérance en ce temps de l’Avent.
Tenons-nous donc prêt pour accueillir Celui qui vient. Amen

* Mickaël Le Nezet, curé 1er dimanche de l’Avent 2016